Selon un bilan officiel établi au 28 janvier, et révélé mercredi par Le Figaro, 8.250 personnes ont été signalées pour radicalisation en un an, soit une multiplication par deux par rapport à l'année précédente. "On a une hausse de la radicalisation qui s'est faite ces dernières années", a confirmé Sébastien Pietrasanta, auteur d'un rapport intitulé "La déradicalisation, outil de lutte contre le terrorisme". Le député PS a également pointé sur Europe 1 "l'augmentation du nombre de signalements, notamment depuis les attentats" de janvier 2015.
"On cerne mieux le phénomène". Le ministère de l'Intérieur a d'ailleurs indiqué mercredi que seul un quart des personnes signalées étaient réellement impliquées dans des activités djihadistes. Ces signalements sont effectués par la famille ou par les services de l'Etat auprès de la plateforme antidjihad mise en place en avril 2014. Pour Sébastien Pietrasanta, il s'agit là d'une amélioration. "On cerne et on identifie mieux le phénomène, on a des canaux qui permettent de remonter les signalements", a-t-il indiqué.
Des profils très divers. En revanche, l'élu des Hauts-de-Seine pointe les difficultés rencontrées par les services de renseignement. Avec les fichés S, "on est autour de 10.00 personnes signalées", a t-il détaillé. "Les profils sont très différents, cela touche l'ensemble du territoire national. On a 20% de mineurs, une part très importante (près de 40%) de convertis, ce qui est très inquiétant." Une évolution notable par rapport aux décennies précédentes. "Jusqu'à présent, on avait un profil type de djihadiste. Aujourd'hui, ce sont des mineurs, des femmes, des personnes très bien intégrées dans la société qui se radicalisent et partent faire le djihad", a pointé Sébastien Pietrasanta.