Chauffeur de taxi attaqué près du Mans : le suspect radicalisé mis en examen et écroué

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avec AFP / Crédit photo : Loïc Venance/AFP
L'homme soupçonné d'avoir attaqué un chauffeur de taxi près du Mans a été mis en examen pour enlèvement, séquestration, tentative d'assassinat, vol, le tout en relation avec une entreprise terroriste, et association de malfaiteurs terroriste criminelle. Il a été placé en détention provisoire.

Un homme de 30 ans connu pour sa radicalisation islamiste a été mis en examen lundi à Paris pour avoir attaqué un chauffeur de taxi près du Mans, une enquête qui va se poursuivre pour déterminer s'il a préparé une autre action violente pendant ses deux jours de cavale. Le suspect a été mis en examen pour enlèvement, séquestration, tentative d'assassinat, vol, le tout en relation avec une entreprise terroriste, et association de malfaiteurs terroriste criminelle, avant d'être placé en détention provisoire, selon le Parquet national antiterroriste (Pnat).

"Il conteste fermement la tentative d'assassinat", a commenté son avocat, Me , sollicité par l'AFP. Cet homme, âgé de 30 ans, "était sorti du centre pénitentiaire d'Alençon-Condé-sur-Sarthe le 26 juin où il était détenu depuis près de trois ans en exécution de peines prononcées pour des faits de droit commun", a relaté le Pnat.

Des armes acquises "en vue de commettre une action violente"

Mais au cours de sa détention, il a développé "une idéologie radicale conduisant à sa prise en charge dans un quartier de prévention de la radicalisation violente". À sa sortie, il devait pointer quotidiennement au commissariat près de son domicile, dans le cadre d'une mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance (Micas) notifiée par le ministère de l'Intérieur. Selon les premières investigations, les jours précédant l'agression, il a "acquis des armes en vue de commettre une action violente au nom de l'idéologie djihadiste (du groupe) de l'État islamique dans des lieux publics au Mans".

 

Selon une source proche du dossier, il s'agit d'une synagogue. "Après avoir constaté la présence de forces de sécurité intérieure lors de repérages", il a renoncé à son projet pour s'orienter vers l'attaque d'une entreprise, selon le Pnat. Le 16 juillet, il s'est muni "de deux armes à feu et de munitions, d'un couteau, d'une feuille de boucher ainsi que de scotch" puis a pris un taxi. "Sous la menace d'une arme de poing", il a exigé du chauffeur "qu'il se rende dans un endroit isolé de La Ferté-Bernard dans la Sarthe, où il l'a "entravé" avec de l'adhésif.

Selon la victime, qui a pu s'échapper dans des "circonstances qui restent à préciser", sa plaie au cou a été causée par "la tentative de l'auteur de l'égorger". Le suspect a pour sa part soutenu "qu'il s'agissait d'une blessure accidentelle due à un mouvement de défense de la victime". Il a ensuite pris la fuite à bord du taxi et est monté le lendemain matin dans un train en direction des Yvelines.

"Trop de zone d'ombre doivent encore être levées"

Il y a rejoint une femme de 49 ans connue via un réseau social lorsqu'il était détenu, selon deux sources proches du dossier. Selon le Pnat, elle était en lien avec lui depuis "plusieurs années", "semblait partager son idéologie" et lui a trouvé "un logement pour se dissimuler". Cette femme a été mise en examen pour association de malfaiteurs terroriste et placée en détention provisoire, selon le Pnat.

 

Son avocate, Me Roxane Best, n'a pas souhaité s'exprimer à ce stade, estimant que "trop de zone d'ombre doivent encore être levées par l'instruction". L'une des questions au cœur des investigations est de savoir si après l'attaque du chauffeur de taxi, il a cherché à se cacher de la police ou s'il préparait un autre projet violent, selon une source proche de l'enquête. Le principal suspect a finalement été interpellé dans la nuit du 18 au 19 juillet à Poissy dans les Yvelines.

Selon deux sources proches du dossier, avant les faits, le principal suspect et sa demi-sœur, âgée de 20 ans, étaient hébergés chez leur tante. Il lui aurait montré des armes, mais elle n'aurait pas prévenu les autorités. Elle a été mise en examen pour abstention volontaire d'empêcher un crime ou un délit et placée sous contrôle judiciaire. Un homme "acquis à l'idéologie djihadiste" soupçonné d'avoir "contribué" à lui fournir ses armes, a également été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste, et placé en détention provisoire, selon le Pnat. Les gardes à vue des huit autres personnes interpellées ont été levées sans suite à ce stade.