Députés et sénateurs socialistes et communistes ont réclamé vendredi l'audition devant le Parlement de Christophe Castaner, au cœur d'une polémique pour ses propos sur une "attaque" de l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière le 1er mai.
Le président des sénateurs PS, Patrick Kanner, a annoncé sur Twitter son intention de solliciter la convocation du ministre devant la commission des Lois du Sénat, "pleinement" justifiée selon lui par "l'analyse objective des faits à la Pitié-Salpêtrière et leurs commentaires pour le moins hasardeux". Son homologue à l'Assemblée nationale, Valérie Rabault, demande elle aussi l'audition de Christophe Castaner devant la commission des Lois de l'Assemblée, estimant "nécessaire" que le ministre s'explique sur ses déclarations.
Pitié-Salpêtrière: Patrick Kanner (PS) demande l'audition de Christophe Castaner par la commission des lois du Sénat pic.twitter.com/rLf5o4k0i5
— BFMTV (@BFMTV) 3 mai 2019
"S'il s'avérait que le ministre de l'Intérieur a relayé sciemment ou pas de fausses informations ou des informations non vérifiées, se trouverait dès lors nécessairement posée la question du maintien de la confiance que lui accordent le président de la République et le Premier ministre, avec les conséquences que cela implique", écrivent les députés PS dans un courrier adressé à la présidente de la commission des Lois de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet (LREM).
De leur côté, Éliane Assassi, présidente des sénateurs CRCE à majorité communiste, et André Chassaigne, président du groupe GDR (Groupe de la Gauche démocrate et républicaine) à l'Assemblée, ont demandé dans un communiqué commun, à la fois "la convocation dans l'urgence du ministre de l'Intérieur par les commissions des lois du Parlement et la création d'une commission d'enquête parlementaire pour que toute la lumière soit faite sur les événements du 1er mai".
Christophe Castaner a reconnu avoir employé un mauvais terme
Le ministre de l'Intérieur a reconnu vendredi qu'il n'aurait "pas dû employer le terme 'attaque'" après l'irruption de dizaines de manifestants le 1er mai dans l'hôpital parisien. Il a estimé qu'il aurait dû lui préférer le terme d'"intrusion violente". Christophe Castaner a été accusé jeudi par plusieurs responsables politiques de manipulation, alors que des vidéos sur les réseaux sociaux semblaient plutôt montrer des manifestants se réfugiant dans l'enceinte de l'hôpital pour échapper aux gaz lacrymogènes. Le ministre a récusé toute idée de démissionner : selon l'opposition, "il faudrait changer de ministre de l'Intérieur toutes les semaines", a-t-il ironisé.