L'accord conclu sur le plan de relance est pour l'Union européenne "le moment le plus important depuis la création de l'euro", a déclaré mardi Emmanuel Macron quelques heures après la fin du sommet de Bruxelles. Cet accord d'un montant de 750 milliards d'euros est le fruit d'un "travail de trois ans entre la France et l'Allemagne", a-t-il ajouté au journal de 20h de TF1.
La France va toucher "40 milliards d'euros sur ce plan de relance"
"Je veux que nos concitoyens mesurent l'importance de ce qui s'est passé pendant ces quatre jours et quatre nuits", a insisté le chef de l'Etat. "C'est le projet sur lequel les Francais m'ont fait confiance, que j'ai présenté en septembre 2017 à La Sorbonne. Nous nous sommes battus (...) C'est le moment le plus important de la vie de notre Europe depuis la création de l'euro", entré en circulation le 1er janvier 2002.
Emmanuel Macron a confirmé que la France allait toucher "40 milliards d'euros sur ce plan de relance" et sera "le 3ème bénéficiaire en Europe", après l'Italie et l'Espagne. Cela "correspond à 40% des dépenses" du plan de relance français évalué à 100 milliards, ce qui "veut dire que cet argent viendra de l'Europe sur notre budget sans que nous ayons besoin de le financer, ni par notre propre endettement ni par nos impôts", a-t-il détaillé.
Le plan de relance français, qui sera présenté le 24 août, servira à "financer l'emploi des jeunes", "nos petites et moyennes entreprises, nos artisans, nos commerçants", "le tourisme mais aussi la rénovation thermique des bâtiments", "l'hydrogène, les batteries électriques... tout ce qui va nous permettre de créer de l'emploi", a-t-il énuméré.
"Ce n'est pas le contribuable français" qui "paiera" le plan de relance
Le chef de l'Etat a affirmé que "ce n'est pas le contribuable français" qui "paiera" le plan de relance, "parce que nous nous sommes engagés à créer de nouvelles ressources propres". Il s'agit, a-t-il expliqué, de "pouvoir, au niveau européen, lever un impôt sur les grandes entreprises et les acteurs internationaux qui ne jouent pas le jeu de nos politiques". A la taxe sur le plastique, "une première ressource propre", il souhaite que s'ajoute "une taxe numérique pour les grands acteurs internationaux du numérique qui aujourd'hui ne payent pas d'impôts".
La deuxième piste est l'installation d'un "mécanisme carbone aux frontières", a-t-il ajouté en citant l'exemple de l'acier importé en Europe. "Lorsque nous importons de l'acier qui vient du bout du monde, qui est fait dans des conditions beaucoup moins vertueuses (qu'en Europe), il faut pouvoir mettre à nos frontières une taxe qui évite une concurrence déloyale" de "cet acier qui viendrait d'Inde, de Chine ou d'ailleurs". "Cet impôt européen que nous allons bâtir ensemble permettra de rembourser cette dette que nous contractons", a affirmé Emmanuel Macron.