Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a estimé dimanche, un an après l'agression de policiers aux cocktails Molotov à Viry-Châtillon (Essonne), qu'il fallait "reconquérir l'ensemble" des territoires difficiles face à la délinquance.
'Reconquérir les territoires". "En l'espace d'un an, il y a eu la volonté de reconquérir ces territoires", a-t-il affirmé sur BFMTV, estimant que "la délinquance a baissé" à Viry-Châtillon. "Et partout où il y a des difficultés, il faut aller reconquérir les territoires", a-t-il ajouté, citant la création de 1.800 postes de policiers l'année prochaine, la "numérisation" du travail des policiers, et la nécessité "d'équipements performants". "Le budget de la police va augmenter de plus 1,9%, pour le matériel c'est même plus 6,4%", a-t-il précisé.
Le 8 octobre 2016, deux véhicules de police étaient pris d'assaut par un groupe d'individus cagoulés et munis de 13 cocktails Molotov, et s'embrasaient en plein jour. Deux policiers en ressortaient gravement brûlés, deux autres plus légèrement.
Le point de départ d'une fronde. L'agression avait un immense retentissement et déclenchait une fronde inédite dans la police. L'association Mobilisation des Policiers en Colère (MPC), formée lors de la fronde, a appelé à manifester dimanche à 15 heures devant la mairie de Viry-Châtillon. "Je comprends effectivement que Viry-Châtillon ait marqué les esprits" et "que chez les policiers ça ait suscité à l'époque beaucoup de colère", a aussi déclaré Gérard Collomb. Dimanche, Emmanuel Macron a rendu hommage aux forces de l'ordre. "Nous savons ce que nous devons aux forces de l'ordre. tout continuera à être fait pour assurer la sécurité", a assuré le chef de l'État.
Viry-Châtillon : nous savons ce que nous devons aux forces de l'ordre. Tout continuera à être fait pour assurer la sécurité.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 8 octobre 2017
Des policiers rassemblés devant la mairie de Viry-Châtillon. Une vingtaine de policiers se sont rassemblés dans l'après-midi devant la mairie de Viry-Châtillon à l'appel de l'association Mobilisation des Policiers en Colère (MPC), formée lors de la fronde. "On a eu une seule avancée notable, la réforme de la légitime défense, et rien d'autre", a déclaré Maggy Biskupski, la présidente de MPC, réclamant notamment "une vraie réponse pénale" contre les délinquants. Cette policière des Yvelines a prévenu que "les manifestations nocturnes" et les "grèves du zèle" de l'automne dernier "risquaient de reprendre" si leurs revendications n'étaient pas écoutées.
Les policiers se rassemblement à #ViryChatillon en hommage à leurs collègues brûlés à #LaGrandeBorne il y a un an jour pour jour. #Policepic.twitter.com/W1ZX7iORii
— LINE PRESS (@LinePress) 8 octobre 2017
"On a tout fait dans les règles de l'art. On a monté une association, déclaré nos manifestations, envoyé de nombreux courriers et depuis, on n'a jamais été reçus", s'est agacé Guillaume Lebeau, un des leaders des manifestations de l'automne 2016. "L'administration ne nous a écoutés que lors de nos mouvements spontanés", a souligné le policier, qui avait échappé aux sanctions après sa convocation par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la "police des polices").