Le projet de loi immigration doit être examiné cet automne au Sénat et l’année prochaine à l’Assemblée nationale, mais il sème la division, en coulisses, depuis quelques jours. Entre la droite qui fixe des lignes rouges pour le durcir et l’aile gauche de la majorité présidentielle qui monte au front pour que rien ne soit cédé, l’exécutif se retrouve face à dilemme.
Un appel d’air migratoire
C’est l’article 3 de ce projet de loi qui crée ces tiraillements en interne. Cet article prévoit la délivrance d’un titre de séjour pour les travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. Pour Éric Ciotti, le patron des Républicains, ce serait un appel d’air migratoire et pour ce dernier, il est hors de question que ce texte soit voté.
Sauf que, dans le même temps, l’aile gauche de la Macronie fait, elle aussi, de cette mesure une ligne rouge, mais dans le sens contraire, "afin de défendre l’accès des personnes étrangères au travail". Des députés Renaissance et Modem s’apprêtent à co-signer dans les prochaines heures une tribune avec des parlementaires de la Nupes, un coup politique pour tenter de faire pencher la balance à gauche.
Cette initiative met la pression à Emmanuel Macron et Elisabeth Borne qui ont besoin des voix de la droite pour sécuriser le vote au Parlement. Face à ce dilemme, ils pourraient toutefois trouver la parade en sortant cet article 3 du projet de loi, mais en faisant appliquer son contenu en passant par la voie réglementaire, autrement dit par le moyen d’une simple circulaire.