La France peut-elle réellement passer à autre chose ? Depuis la validation de la réforme des retraites par le Conseil constitutionnel, chaque déplacement des membres du gouvernement est accompagné de concerts de casseroles. Une manière pour les contestataires de faire entendre leur voix autrement que dans les cortèges, mais aussi pour dénoncer un discours politique jugé inaudible. "Pour l'instant, il y a une sorte d'espace temps. Les Français, et c'est assez frappant, n'ont pas fermé la page retraites", constate sur Europe 1 Frédéric Dabi, directeur général opinion de l'Ifop, invité de Sonia Mabrouk ce lundi.
"Il était plutôt en retrait"
Pour ce dernier, le président a manqué de proximité et de pédagogie. "Il n'a pas fait une grande émission, un grand moment de pédagogie, un peu comme le François Mitterrand à la Sorbonne avant le traité de Maastricht. Il était plutôt en retrait, en surplomb, on avait seulement des bribes, des petites phrases. Et le monarque absolu, c'est l'idée de celui qui impose une réforme dont les Français aujourd'hui ne veulent pas", analyse-t-il.
Emmanuel Macron le concède lui-même par ailleurs dans son entretien au Parisien : il aurait dû "se mouiller plus" dans le débat sur la réforme des retraites et souhaite désormais "se réengager dans le débat public".
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"Pour beaucoup de Français, la chienlit, c'est lui"
Et si selon un autre sondage de l'Ifop près de trois Français sur quatre sont mécontents du chef de l'État, Frédéric Dabi précise que le socle des soutiens d'Emmanuel Macron se renforce. Ses soutiens soulignent son "courage" et sa "fermeté" car "il n'a pas cédé face à la rue".
"Cependant, on a vu qu'au moment des Gilets Jaunes, Emmanuel Macron était présenté comme un rempart face au désordre, face à la chienlit. Mais cette logique d'opinion, malgré les violences, ne fonctionne pas. Pour beaucoup de Français, la chienlit, c'est lui", conclut le directeur opinion de l'Ifop.