C'est une visite qui passe après toutes les autres. Ce mardi, Emmanuel Macron s'est rendu en Israël, presque trois semaines après l'attaque du Hamas le 7 octobre dernier, qui a fait près de 1.400 morts. Parmi les victimes : 30 Français. Neuf autres compatriotes sont encore portés disparus.
Lors de sa rencontre avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, le chef de l'État a apporté un message de coopération et de soutien à l'exécutif israélien. Puis Emmanuel Macron a rencontré en Cisjordanie Mahmoud Abbas, présentant par la même occasion ses condoléances au peuple palestinien.
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Montrer la crédibilité de la France aux yeux du monde arabe
Mais le président de la République a également fait une étape en Jordanie. Il faut dire que ce pays est un partenaire stratégique de la France au Moyen-Orient. Emmanuel Macron s'entretient régulièrement avec le roi Abdallah II et Paris stationne depuis presque dix ans à Amman des avions de chasse engagés dans la lutte contre les groupes djihadistes en Irak et en Syrie. Surtout, pour le chef de l'État, c'est là l'occasion d'envoyer un signal diplomatique.
La semaine dernière, aucun dirigeant arabe n'avait souhaité rencontrer le président américain Joe Biden. Avec ce rendez-vous, Emmanuel Macron souhaite démontrer que la France est crédible aux yeux des dirigeants arabes. Et ils comptent bien marquer la particularité de la voix française en défendant sa position d'équilibre.
À ce titre, le roi et le président de la République se rencontreront ce mercredi matin. La question humanitaire et le sort des civils à Gaza doit être abordé. Un point qu'Emmanuel Macron va également répéter en Égypte. Car plus tard dans la journée, le locataire de l'Élysée doit rencontrer le président al-Sissi, alors que Le Caire est perçu comme un acteur majeur de cette crise, notamment dans la négociation pour la libération d'otages.
Bouteille à la mer
Mais cette rencontre intervient seulement quelques heures après la proposition du président. Lors de sa rencontre mardi avec le Premier ministre israélien, Emmanuel Macron avait proposé de mobiliser la coalition internationale luttant contre l'État islamique, afin de "lutter contre le Hamas".
Mais à ce stade, ce projet s'apparente davantage à une sorte de bouteille à la mer jetée par le président français. L'idée, selon l'entourage d'Emmanuel Macron, est de s'inspirer de l'expérience de la coalition contre l'État islamique. Pour rappel, ce sont aujourd'hui 80 pays et cinq organisations internationales qui sont engagées aux côtés des Américains depuis 2014 en zone irako-syrienne. Il faut voir quels aspects sont applicables contre le Hamas, explique-t-on du côté de l'Élysée.
Le chef de l'État aura justement l'occasion d'en parler tout à l'heure avec le roi de Jordanie, pays membre de la coalition contre Daesh. Emmanuel Macron a un mois pour convaincre ses interlocuteurs de se ranger derrière cette idée avant la troisième conférence de Bagdad, réunion de sécurité créée à l'initiative de la France qui se tiendra fin novembre dans la capitale irakienne.