Pour Clémentine Autain, la nomination de Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti est "un bras d’honneur lancé aux féministes et aux victimes"

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Romain David , modifié à
Invitée samedi de la matinale d'Europe 1, Clémentine Autain, députée La France insoumise, a appelé les féministes à poursuivre leur mobilisation pour pousser la majorité à réagir après la nomination à deux ministères régaliens de Gérald Darmanin, accusé de viols, et d'Éric Dupond-Moretti, largement critique envers le mouvement #MeToo.
INTERVIEW

Dans plusieurs villes de France, des militantes féministes ont manifesté vendredi pour dénoncer la nomination au gouvernement de Gérald Darmanin, visé par une enquête pour viol, au ministère de l’Intérieur et celle, à la Justice, de l’avocat Éric Dupond-Moretti, réputé pour ses sorties très critiques à l’encontre du mouvement #MeToo.  Invitée samedi de la matinale d’Europe 1, la députée La France insoumise Clémentine Autain a dénoncé le "silence assourdissant du gouvernement" face à la colère des féministes "outrées à raison". À ses yeux, cette double nomination est "un bras d’honneur lancé aux féministes et aux victimes."

"Comment ce gouvernement peut prétendre faire de la lutte contre les violences faites aux femmes et de l’égalité entre les hommes et les femmes une grande priorité nationale, et dans le même temps nommer Gérald Darmanin, visé pour une affaire de viol, mais aussi Dupont-Moretti ?", interroge-t-elle. "Dupond-Moretti, c’est un florilège de propos profondément sexistes et misogyne", s’agace l’élue. "Il est spécialiste des phrases de déni des violences sexistes et sexuelles."

"Le gouvernement fait comme si de rien n’était"

Elle déplore notamment le silence du président de la République et de son nouveau Premier ministre face aux interrogations soulevées par ces deux nominations. "Je suis assez abasourdie par ce silence. Le gouvernement fait comme si de rien n’était, y compris celle qui a été nommée ministre de l’Egalité femmes-hommes", tacle Clémentine Autain à propos d’Elisabeth Moreno, qui a pris la suite de Marlène Schiappa. "Je ne sais pas exactement quel est le niveau de sa conscience féministe."

Clémentine Autain appelle donc les militantes féministes à poursuivre leur mobilisation, au moins pour pousser la majorité parlementaire à réagir. "Il faut que la colère s’entende, qu’elle finisse par créer un malaise au sein des députés de La République en marche", soutient-elle. "Je suis pour qu’ils démissionnent, pour qu’il n’y ait pas ces ministres au gouvernement", ajoute-t-elle, tout en reconnaissant qu'un départ, quelques jours seulement après leur nomination, semble hautement improbable.