C’est officiel, le président des Républicains est désormais candidat à l’élection présidentielle, mais il doit encore passer le cap des primaires de la droite et du centre. "Nicolas Sarkozy y va à fond, il ne se retiendra plus. Il donnera des coups à droite et à gauche, il fera des mea culpa à droite et à gauche, et il foncera", estime Daniel Cohn-Bendit au micro d’Europe 1, mardi. "Maintenant, le départ a été donné et la course à la présidentielle est vraiment lancée." L’ancien leader de Mai-68 détaille pour Europe 1 les atouts et les faiblesses de l’ex-chef de l’Etat devenu candidat.
Un candidat énergique. "Son atout majeur, c’est son énergie et sa volonté. Indubitablement, c’est celui qui en veut le plus pour l’instant et qui a la capacité de mobiliser à tout moment, jour et nuit, parce qu’il ne rêve que de la présidentielle et de sa revanche", analyse Daniel Cohn-Bendit, pour qui Nicolas Sarkozy a "la capacité de diriger un pays." "On peut ne pas être d’accord avec ce qu’il veut, mais il a une capacité incroyable à être président de la République, ça, j’en suis sûr."
Le revers de la médaille. "Quand il fonce, il ne regarde ni à gauche ni à droite, il semble ne jamais réfléchir. Il n’a pas de capacité d’autoréflexion quand il va de l’avant, et ça c’est toujours dangereux parce qu’il peut dire n’importe quoi", avertit l’ancien eurodéputé.
Pourtant, dans un entretien donné début août au Point, Nicolas Sarkozy se présente comme un homme plus réfléchi par rapport à l’hyperprésident de 2007. "Dans Le Point, il dit qu’il ne fait pas partie de l’élite. Tu parles… Quand tu pars en vacances dans la villa de Carla Bruni, tu fais partie de l’élite. Mais il a une volonté de se présenter comme un Français comme tout le monde", relève Daniel Cohn-Bendit pour qui la ligne de conduite de Nicolas Sarkozy, et notamment sa vision de l’identité nationale, est contradictoire. "Il est plutôt multiculturel dans Le Point et plutôt anti-multiculturel dans son livre."
Duel Juppé/Sarkozy. Selon un sondage réalisé avant l’annonce de candidature de Nicolas Sarkozy, publié mardi dans Le Point, l’ancien président reste à la peine dans les sondages, même à droite. Alain Juppé occupe ainsi la première place (73%) des personnalités préférées des sympathisants LR quand Nicolas Sarkozy arrive en cinquième position, à égalité avec Xavier Bertrand (55%), en baisse de 13 points. "Je trouve qu’Alain Juppé a été très faible après Nice. […] Nicolas Sarkozy à l’air d’en vouloir plus. Si Alain Juppé veut vraiment gagner, il faut qu’il passe à la vitesse supérieure", avertit cependant Daniel Cohn-Bendit. "On a l’impression qu’il avance avec le frein à main levé et ça, ça ne marchera pas !"