Quasiment deux mois de feuilleton ininterrompu. Depuis son annonce le 16 novembre, l'extension de la déchéance de nationalité n'en finit pas d'agiter le débat politique. Si bien qu'il est aujourd'hui impossible de savoir si la mesure sera adoptée et sous quelle forme. Si l'histoire se présente déjà comme un fiasco pour le gouvernement, certains socialistes veulent en rajouter une couche.
Introduction du droit de vote des étrangers pour saboter le projet. Alors que de nombreuses voix à gauche demandaient la déchéance de nationalité pour tous, et non plus que pour les binationaux nés en France, le Premier ministre Manuel Valls s'est prononcé contre la création d'apatrides, mercredi soir sur BFM TV. Pendant ce temps, la fronde contre le projet de loi constitutionnelle du gouvernement se prépare chez les socialistes. Certains d'entre eux, notamment le député Benoit Hamon, imaginent déposer un amendement pour instaurer le droit de vote des étrangers, promesse de François Hollande que le gouvernement a enterré. Du sabotage pur et simple, car la droite ne voterait évidemment jamais un tel amendement, ce qui enterrerait le projet.
Au final, le gouvernement devrait présenter un projet de réforme constitutionnelle a minima, avec une déchéance de nationalité sans préciser quel type de Français cela concerne. Mais pas avant le mois d'avril, ce qui laisse encore plusieurs mois de feuilleton.