Alors que la tension monte entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie dans le Haut-Karabakh, la présence de djihadistes syriens sur le théâtre des opérations aurait été détectée. Ces miliciens auraient transité par la Turquie, grand allié de l'Azerbaïdjan. Une information qui pose question sur l'attitude du président Erdogan concernant ce conflit. "La Turquie est un pays membre de l’Alliance atlantique, c’est donc à ce titre un allié. C’est un allié qui depuis quelques temps ne se comporte pas comme un allié", a déclaré la ministre des Armées Florence Parly au micro d'Europe 1, jeudi.
De fait, ce qui se passe au Haut-Karabakh est le réveil d'un "conflit gelé" mais latent depuis des années. Les combats qui ont fait des dizaines de morts depuis dimanche font craindre une guerre ouverte. Le "groupe de Minsk", créé en 1992 et regroupant la France, les Etats-Unis et la Russie, entre à présent en scène pour obtenir "un cessez-le-feu sans condition et un arrêt des combats immédiat", a indiqué Florence Parly. Dans ce contexte, l'arrivée de nouveaux combattants djihadistes est de nature à troubler un peu plus la situation : en transitant par Gaziantep en Turquie, ils se seraient déployés au Nagorny Karabakh.
Multiplication des points de friction
Allié politique et militaire de l'Azerbaïdjan, la Turquie semble donc vouloir s'impliquer dans le conflit dans le Haut-Karabakh quand le "groupe de Minsk" cherche à obtenir une cessation des hostilités. "Pour parvenir à ce cessez-le-feu, il est essentiel qu’il n’y ait pas d’ingérence étrangère", lâche Florence Parly. La ministre ne peut cependant que constater la multiplication des points de friction avec le président Erdogan : en Libye, en Méditerranée orientale, avec Chypres, etc.
Le dialogue avec ses alliés de l'Otan n'est pas pour autant rompu, tempère-t-elle. "Les relations, échanges, conversations sont nombreux et intenses… souvent tendus. Il faut qu’il retrouve un comportement d’allié."