Vers un remaniement du gouvernement ? Depuis plusieurs semaines, les rumeurs enflent sur le sujet, avec une question : qui pourrait remplacer Elisabeth Borne à Matignon ? Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, le président du Modem, François Bayrou, est revenu sur le sujet. Proche d'Emmanuel Macron, le Haut commissaire au Plan aurait menacé de quitter la majorité si un ancien membre des Républicains, comme Gérald Darmanin ou Sébastien Lecornu, était nommé Premier ministre. S'il réfute cette rumeur, François Bayrou a insisté sur la nécessité, selon lui, que "l'inspiration du gouvernement" se trouve dans un "socle central, alors qu'il y a des extrêmes de chaque côté", au moment où "les problèmes du pays ne viennent pas de l'extérieur" mais "de l'intérieur".
"Dépasser les affrontements" entre la droite et la gauche
Pour lui, l'élection d'Emmanuel Macron en 2017 "n'est pas un accident". "On est sorti de l'affrontement droite contre gauche qui était délétère, destructeur pour le pays. Et on est passé à une vision complètement différente que le président de la République a appelé 'du dépassement', que j'appelle 'central'. Cette vision-là, elle permet de proposer au pays une orientation et un projet qui dépassent les affrontements", analyse-t-il.
"Depuis 30 ans, on a vécu des choses qui nous ont empêché le pays de faire face à temps aux difficultés. On a parlé d'immigration, on a parlé de pressions extérieures de l'Europe... Les problèmes du pays ne viennent pas de l'extérieur, ne viennent pas de l'immigration, ne viennent pas de l'Europe, ne viennent pas des déséquilibres planétaires... Les problèmes du pays viennent de l'intérieur. C'est parce que depuis des décennies, nous n'avons pas été capables de redresser notre Éducation nationale, nous n'avons pas été capables de retrouver les chemins de la production, nous n'avons pas été capables de trouver un contrat social durable... parce que alternance après alternance, les majorités successives passaient leur temps à détruire l'une après l'autre ce que l'on avait fait", ajoute François Bayrou.
"Le clivage principal, c'est la responsabilité contre l'irresponsabilité"
Pour le président du Modem, "le clivage principal aujourd'hui, c'est la responsabilité contre l'irresponsabilité". "Lorsque vous présentez aux citoyens des thèses selon lesquelles, ils ne sont pour rien dans les difficultés du pays, mais c'est la faute d'un côté des plus riches parce qu'ils confisquent la richesse du pays et lorsque d'un autre côté, vous dites, c'est la faute des étrangers, c'est la faute de l'immigration, vous êtes dans l'irresponsabilité", conclut François Bayrou, en pointant du doigt le Rassemblement National et la France Insoumise.