Pour le deuxième débat, Nathalie Kosciusko-Morizet cogne et se démarque

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© Eric FEFERBERG / POOL / AFP
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LE DÉBRIEF - La députée de l'Essonne, plus offensive et plus efficace que lors du grand oral précédent, a crevé l'écran en s'attaquant à Nicolas Sarkozy jeudi soir.

Il ne reste plus que dix-sept jours et un débat aux candidats de la primaire de la droite avant le premier tour du scrutin. Tous se sont en effet livrés à leur deuxième joute oratoire, jeudi soir, dans la salle Wagram. Cette fois-ci, les échanges ont été plus nombreux et plus musclés. Aux mini-monologues du premier débat, les participants ont cette fois privilégié les interpellations, voire les invectives.

"Nos lignes politiques ont divergé". À ce petit jeu, Nicolas Sarkozy est apparu comme la cible préférée de ses concurrents. Et les coups les plus violents sont venus de Nathalie Kosciusko-Morizet. La députée de l'Essonne a marqué sa différence avec l'ancien président, dont elle avait été ministre de l'Environnement, dès sa deuxième intervention. "Cela fait quelques temps maintenant [qu'avec Nicolas Sarkozy], nos lignes politiques ont divergé", a-t-elle déclaré. Avant d'affirmer qu'elle présidente, elle ne "gesticulerait pas en fonction de l'actualité". Une critique à peine voilée du style présidentiel de l'ancien chef de l'État.

Attaque sur le Grenelle. Contrairement au premier débat, où Nathalie Kosciusko-Morizet avait axé une large part de ses prises de parole sur sa vision du marché de l'emploi, et notamment l'essor du travail indépendant, l'élue n'a, cette fois, qu'effleuré ces questions. Sur le fond, elle a même parfois semblé manquer de profondeur, notamment sur l'éducation. En revanche, elle s'est toute entière concentrée sur ses interactions avec Nicolas Sarkozy. Alors qu'était abordé le sujet de la parité en politique, NKM s'est montrée résolument féministe, avant que la discussion ne dérape sur sa nomination au gouvernement sous la présidence de l'ancien chef de l'État. "Je ne regrette pas ta nomination", a alors lancé Nicolas Sarkozy. Saisissant la balle au bond, l'ancienne ministre lui a demandé si, en revanche, il regrettait le Grenelle de l'environnement.

Si elle n'a pas obtenu de réponse, cela lui a permis, en revanche, de souligner que l'ex-président affiche désormais des idées climatosceptiques. Avant qu'elle ne décide de clore la discussion de façon cinglante. "Je ne regrette pas, mais je ne suis pas sûr de le refaire", a enchaîné Nicolas Sarkozy. "Tu n'en auras pas l'occasion", a-t-elle répliqué.

Rempart contre le Front national. Nicolas Sarkozy n'a pas été la seule cible de la députée de l'Essonne. Jean-Frédéric Poisson, lui aussi, en a pris pour son grade. En s'escrimant contre le président du Parti chrétien-démocrate, NKM a réaffirmé son positionnement politique, résolument contre le Front national, dont Jean-Frédéric Poisson, lui, se sent parfois proche. "Jean-Frédéric Poisson navigue entre toutes les ambiguïtés", a regretté l'ancienne ministre. Rappelant que le président du PCD avait déjà déclaré qu'il se sentait plus de proximité avec Marion Maréchal-Le Pen qu'avec elle, la députée a assumé cette divergence idéologique. "Je m'en honore."

Invoquer Chirac. Honorée, NKM l'est aussi d'avoir été, depuis le départ, une fervente partisane du front républicain en cas de deuxième tour PS-FN à une élection. Soulever ce point lui a permis de mettre en avant sa cohérence, mais aussi d'invoquer la figure tutélaire de Jacques Chirac, très disputée à droite. "Il m'a montré la voie", a-t-elle expliqué lors de sa minute de conclusion. "On ne braconne pas sur les terres" du Front national. Restant dans son couloir politique, la députée de l'Essonne a lâché ses derniers coups contre Nicolas Sarkozy dans la dernière minute, fustigeant sa croisade contre François Bayrou. "On a eu le burkini, les Gaulois, et maintenant on nous fait le coup de l'invasion centriste. C'est à la fois mensonger et stupide."