L'exécutif veut passer à autre chose. Et tourner définitivement la page de la réforme des retraites alors que la contestation peine à redescendre. Presque chaque déplacement du chef de l'État ou de ses ministres s'accompagne d'un concert de klaxons et les membres du gouvernement croisent régulièrement la route d'opposants bien décidés à exprimer leur mécontentement.
Pour y faire face, la Macronie met en place une nouvelle stratégie. Emmanuel Macron lui-même monte au front et se déplacera vendredi à Dunkerque pour annoncer un investissement de l'ordre de 4 milliards d'euros d'un groupe taïwanais pour l’installation d’une usine de fabrication de batteries électriques destinées aux voitures. Avec à la clé plusieurs milliers d'emplois.
"On a passé six mois sur les retraites..."
Pour le gouvernement, il s'agit désormais d'occuper l'espace avec des annonces qui impriment dans l'opinion. Un jour c'est la mise en œuvre de mesures sur la régulation de l'espace numérique, le lendemain, c'est un plan de lutte contre la fraude fiscale qui est dévoilé. "On a passé six mois sur les retraites. On ne va pas passer cinq ans là-dessus", assume un marcheur historique.
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Et tant pis si l’équation politique que pose la majorité relative à l’Assemblée n’est toujours pas résolue. "Oui sur certains sujets c’est un peu mettre la charrue devant les bœufs", reconnaît un député. Mais "jeter dans le débat plein de nouvelles idées a un avantage", conclut ce même parlementaire : "Cela permet de voir qui, à gauche ou à droite, est intéressé".