"Qu'il(s) retourne(nt) en Afrique !" Cette petite phrase hurlée dans l'Assemblée nationale lors d'une question posée par le député LFI Carlos Martens Bilongo sur les conditions de traversées des migrants venus d'Afrique du Nord, a fait grand bruit. Des propos jugés raciste par une très grande partie des députés présents dans l'hémicycle. Résultat, le député à l'origine de cette phrase, Grégoire De Fournas, a été censuré. Il ne pourra pas se rendre dans l'hémicycle de l'Assemblée pendant deux semaines et touchera la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois.
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"Je l'ai écrit, je l'ai réclamé"
"J'ai été députée donc avant de prendre une position, je lis le compte-rendu analytique", explique Nadine Morano au micro d'Europe 1. "Et j'ai vu que ce député qui n'est pas de ma famille politique avait dit 'ce sont des passeurs', avant cette phrase. Donc, s'il fallait faire un procès, on passerait notre vie à sanctionner et à bafouer la liberté d'expression", estime l'eurodéputée LR.
Pour l'ancienne ministre, "il n'y avait rien" qui relève du racisme dans les propos du député RN. "Lorsqu'il dit 'qu'ils retournent en Afrique (les migrants), eh bien moi, je l'ai écrit, je l'ai réclamé et j'en ai parlé au Parlement panafricain", assure-t-elle. "Je me suis exprimée sur le sujet devant les députés africains et je leur ai dit 'ce n'est plus possible, ce sont vos enfants, ce sont des garçons qui partent', a-t-elle alerté.
Aider au développement africain
"Moi je demande très concrètement ce matin, comme je l'ai dit devant le Parlement panafricain, que soit responsabilisée l'Union africaine, qui représente les 55 Etats d'Afrique, sur la question migratoire", explique Nadine Morano. " A un moment, je dis stop. C'est à l'Afrique de prendre en charge ces citoyens."
Mais l'eurodéputée plaide également pour une aide accrue des Européens aux Africains, pour aider le continent à se développer au plus vite. "Il y a un vrai défi sur ce sujet. Il y a un manque criant de développement, notamment sur l'électricité. Donc tant qu'on n'aura pas compris que pour arriver à régler le problème de l'immigration venue d'Afrique du Nord", il faut favoriser le développement du contient africain, "on y arrivera pas", conclut-elle au micro d'Europe 1.