C'est une visite qui fait grandement polémique. Emmanuel Macron reçoit à partir de ce jeudi le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, à l'Élysée. Cette visite dérange, car "MBS" est directement cité dans l'enquête sur l'assassinat de Jamal Khashoggi, ce journaliste tué et démembré en octobre 2018. Les services de renseignement américains avaient alors pointé la responsabilité du prince héritier.
Convaincre l'Arabie saoudite d'ouvrir les vannes
Mais pour Emmanuel Macron, cette visite doit surtout convaincre l'Arabie saoudite d'ouvrir les vannes, car ce pays est le premier exportateur de brut et le seul État capable de proposer chaque jour sur les marchés deux à trois millions de barils de pétrole. C'est ce dont l'Europe a besoin, alors qu'elle s'est privée de cette quantité en sanctionnant la Russie.
"Il ne s'agit pas de remettre en cause notre engagement en faveur des droits de l'homme"
En déplacement ce jeudi, Élisabeth Borne a tenu à répondre aux deux associations qui ont porté plainte contre Mohammed ben Salmane et assume : "Il ne s'agit évidemment pas de mettre de côté nos principes. Il ne s'agit pas de remettre en cause notre engagement en faveur des droits de l'homme. Mais par ailleurs, il est normal et je pense que les Français ne comprendraient pas dans un contexte ou on sait que la Russie couple menace de couper et recoupe l'approvisionnement en gaz, ou on a des tensions sur les prix de l'énergie, qu'on ne discute pas avec les pays qui sont précisément producteurs d'énergie", a-t-elle expliqué.
Macron "abordera la question des droits de l'Homme" avec "MBS"
Ce jeudi soir, l'Élysée indique qu'Emmanuel Macron abordera la question des droits de l'homme avec Mohammed ben Salmane, mais en même temps explique que si l'on veut s'attaquer aux conséquences des crises énergétique et alimentaire, le seul moyen est de parler avec les principaux acteurs.