"Au travail !" : ce sont les mots d’Emmanuel Macron au Conseil des ministres mercredi, le premier du gouvernement nouvellement formé autour Jean Castex. Le chef de l'État veut un exécutif opérationnel très rapidement pour répondre à la crise protéiforme du coronavirus. Mais trois jours après leur nomination, il n'est pas si facile pour les ministres d’être tout de suite au travail.
"On avance en boitant"
"Depuis 48 heures, on avance en boitant, c’est très violent", décrypte un conseiller qui vient d'arriver dans son nouveau ministère. Comme d'autres, il ne dispose ni d'un ordinateur, ni d'Internet, ni d'un badge d’accès, mais se doit d’être opérationnel tout de suite.
Éric Dupond-Moretti, Roselyne Bachelot, Barbara Pompili… Les ministres occupent déjà le terrain, tout en composant en coulisses leur garde rapprochée et leur cabinet. Pour l’instant, par exemple, le nouveau ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a conservé à Beauvau son équipe de Bercy, qui travaille avec celle de Christophe Castaner.
Les nouveaux ministères, cas les plus épineux
L’ancienne députée Brigitte Bourguignon est arrivée au ministère des Solidarités et de la Santé avec ses collaborateurs de l'Assemblée nationale, aidée par les conseillers d’Olivier Véran. Les cas plus épineux sont ceux des nouveaux ministères, où aucune équipe n’était en place. C'est le cas de celui délégué à la Citoyenneté, dirigé par Marlène Schiappa. "Je ne suis même pas sûr qu’elle sache ce qu’elle doit faire", souffle un conseiller ministériel.
La nouvelle ministre, auparavant à l'Égalité entre les Femmes et les Hommes, devra aussi mettre la main sur une administration qui donne du poids politique. La même chose s'observe pour la ministre de la Mer, Annick Girardin. Va-t-elle par exemple récupérer le secteur de la pêche, géré jusqu'ici à l'Agriculture ? Les conseillers et les équipes s'agitent donc en coulisses avant de connaître le cap du gouvernement, donné la semaine prochaine par Emmanuel Macron et Jean Castex.