Emmanuel Macron a réuni mardi matin l’ensemble du gouvernement à l’Élysée pour finaliser la stratégie de l’exécutif pour agir sur le pouvoir d’achat. Plusieurs mesures sont sur la table. Il y a d’abord la revalorisation des prestations sociales : les pensions de retraite et d’invalidité, l'allocation solidarité aux personnes âgées, les prestations familiales, le RSA ou encore l'allocation adultes handicapés.
Le projet de loi prévoit pour chacune de ces aides une hausse de 4%. Le gouvernement planche également sur la mise en place d’un bouclier logement. La hausse des prix des loyers ne pourrait pas excéder 3,5%. Les APL seraient augmentées dans cette même proportion.
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a également soumis l’idée d’autoriser davantage les promotions dans le secteur de l’alimentation et de permettre de nouveau les promos à 50%, le fameux "un acheté, un offert", alors qu’aujourd’hui les hypers et les supermarchés ne peuvent excéder 34% de remises. Une proposition finalement retoquée ce mardi par le ministre.
La mise en place d'une indemnité kilométrique
Enfin, face à la hausse des prix de l’énergie, ce projet de loi comprend la prolongation de la remise de 18 centimes d’euro par litre d’essence. Cette prolongation sera-t-elle fixée jusque fin août ou jusqu’à la fin de l’année ? C’est l’un des points à trancher alors qu’il est question également de la mise en place d’une indemnité kilométrique pour ceux qui utilisent leur voiture pour aller travailler.
Cette séquence est aussi un premier test pour le camp présidentiel qui ne peut plus compter sur une majorité absolue à l’Assemblée. Il va falloir trouver des compromis. Ce texte doit arriver le 18 juillet à l’Assemblée, dans deux semaines. Et les oppositions font déjà connaître leurs propositions ou plutôt leurs conditions pour soutenir ce projet de loi. Les Républicains ont adressé une lettre à la Première ministre pour lui indiquer qu’ils jugeaient indispensable une baisse des taxes sur les carburants pour garantir un prix maximum à 1,50 euro le litre.
Le gouvernement va devoir composer avec l'opposition
Les LR souhaitent également une baisse des charges pour revaloriser le travail et l’annulation de la hausse de la CSG pour l’intégralité des retraités. Trois mesures sans lesquelles ils menacent de ne pas voter ce projet de loi. Pendant ce temps l’alliance de gauche s’apprête à reprendre des mesures du programme présidentiel de Jean-Luc Mélenchon comme le blocage des prix et l'augmentation du SMIC à 1.500 euros net.
Quand le Rassemblement national plaide lui pour une baisse de la TVA sur les carburants et sur plusieurs produits de première nécessité. Sans majorité absolue, c'est loin d’être gagné pour le gouvernement. Pour Élisabeth Borne et ses ministres, il va falloir composer avec ces oppositions. C’est la nouvelle donne de l’Assemblée…