Premier gouvernement d'Élisabeth Borne : continuité ou Renaissance ?
La composition du premier gouvernement d'Élisabeth Borne a enfin été dévoilé vendredi après-midi sur le perron de l'Élysée. Selon Louis de Raguenel, chef du service politique d'Europe 1, il s'agit d'une constitution dans la continuité, avec le maintien de poids lourds du gouvernement précédent, mais avec un vrai penchant à gauche.
Après des jours de suspense, le gouvernement d'Élisabeth Borne a été dévoilé vendredi après-midi par le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler. Selon Louis de Raguenel, chef du service politique d'Europe 1, le premier enseignement, c'est qu'il s'agit d'un gouvernement de continuité avec un trio de tête qui ne bouge pas : Bruno Le Maire à Bercy, Gérald Darmanin à l’Intérieur, désormais numéro 3 du gouvernement, et Éric Dupond-Moretti qui reste à la Justice. Sébastien Lecornu est promu ministre des Armées et Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement réalise sans doute la plus belle performance en étant désormais ministre des Comptes publics.
Une continuité donc, et un vrai penchant à gauche aussi avec notamment la nomination de Pap Ndiaye à l’Éducation nationale, une sorte d’anti Jean-Michel Blanquer. Pour lui, il existe un "racisme structurel en France". Il a également déclaré que "l’attitude de déni sur les violences policières en France est classique". Pap Ndiaye appelait il y a quelques temps à "faire de l’immigration un élément central de l’histoire nationale".
Peu de prises de guerre à droite
Autre élément de la composition du gouvernement : la rétrogradation du ministre de la Santé, Olivier Véran, dont l’image est associée au Covid, le conduit désormais à la fonction de ministre délégué aux relations avec le Parlement. Enfin, mises à part les entrées attendues de Damien Abad, ministre des Solidarités et Christophe Béchu, aux Collectivités territoriales, il n'y a pas vraiment de prises de guerre à droite. D’ailleurs, Catherine Vautrin qui a failli devenir Premier ministre et le poids lourd Eric Woerth ne figurent pas sur la liste.
Pour terminer, au Quai d’Orsay, c’est une des plus grandes diplomates françaises, Catherine Colonna, qui succède à Jean-Yves Le Drian. Ancienne porte-parole de Jacques Chirac à l’Elysée, celle qui est aujourd’hui ambassadrice de France à Londres s’apprête donc à traverser la Manche pour prendre ses fonctions samedi.