Si de nombreux chantiers attendent François Bayrou, sa priorité sera de composer son gouvernement
Arthur de Laborde
Il se dit devant "un Himalaya de difficultés". Après d'intenses tractations, François Bayrou a été nommé vendredi à Matignon par Emmanuel Macron, mais le plus dur débute alors que le pays reste englué dans une crise politique majeure et peine à se doter d'un budget.
Le nouveau Premier ministre se retrouve face à un défi de taille : durer face à une Assemblée divisée. À ce jeu-là, Michel Barnier a échoué au bout de trois mois. Lors de la passation à Matignon, ce vendredi soir, François Bayrou a même parlé d’un "Himalaya de difficultés". Et la première est de taille pour lui : la composition d’un gouvernement.
Éviter la paralysie administrative
Le choix des ministres est crucial pour François Bayrou. Il va déterminer la capacité du gouvernement à s’inscrire dans la durée pour ne pas subir le même sort que Michel Barnier. Le nouveau Premier ministre doit donc négocier avec les partis leur entrée au gouvernement ou, a minima, un accord de non censure.
En parallèle, le maire de Pau va devoir s’atteler à sa mission la plus urgente, faire adopter la loi spéciale pour assurer la continuité de l’État et éviter la paralysie administrative jusqu’au vote d’un nouveau budget pour 2025.
Et ce dernier point est bien le chantier le plus complexe pour François Bayrou. Le contenu du projet de loi de finances qu’il présentera déterminera sans doute son avenir à Matignon. Le chef du gouvernement va avoir quelques semaines pour le préparer, les travaux parlementaires étant suspendus entre le 20 décembre et le 14 janvier.