Publicité
Publicité

Présidentielle 2027 : les partis déjà confrontés à une multitude de candidats

Europe 1 avec AFP . 2 min
Emmanuel Macron réunit les industriels de l’armement à l’Élysée pour accélérer la production
Emmanuel Macron (Illustration). AFP / © Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

À bientôt deux ans de l'élection présidentielle, les candidats à la fonction suprême se multiplient. Face au risque d'élimination au premier tour, revient la question d'organiser ou non une primaire, sans qu'un consensus ne se détache pour l'instant.

2027 dans le viseur. Au sein du "socle commun", Édouard Philippe est le seul candidat déclaré mais les ambitions sont légion tant dans le camp macroniste (de Gabriel Attal à Gérald Darmanin) qu'au sein de la droite (de Bruno Retailleau à Laurent Wauquiez, Michel Barnier, le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand ou encore le maire de Cannes David Lisnard). "Le fait que Macron ne se représente pas va potentiellement libérer de l'espace au centre gauche et au centre droit" ce qui explique "sans doute" qu'il y ait beaucoup d'aspirants, indique à l'AFP le politologue Bruno Cautrès. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Et, si Edouard Philippe ne "croi(t) pas beaucoup" à une primaire pour désigner le candidat du camp présidentiel, ce n'est pas le cas de Gérald Darmanin qui répète son intention de peser "d'une manière ou d'une autre" et a récemment évoqué une large "primaire ouverte". "En général, ce sont les petits candidats qui en réclament une pour mettre en cause les rapports de force de ceux qui sont en place", explique le politologue Rémi Lefebvre, ne voyant ainsi rien d'étonnant à ce qu'Edouard Philippe, régulièrement bien placé dans les enquêtes d'opinion, veuille y échapper.

Sur ce point, le président d'Horizons est rejoint par un député proche de Gabriel Attal qui jugeait récemment auprès de l'AFP qu'"une grande primaire de LR au PS, ça n’existe pas". Selon lui, l'idée de M. Darmanin est "une idiotie complète": "ça fige le choix du candidat huit mois à l’avance alors qu’il faut le laisser émerger" et faire confiance au vote utile pour opérer "une sélection naturelle".

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Les primaires dans le viseur

Aujourd'hui, "il y a une forme de bouc-émissairisation des primaires", notamment après l'échec de Benoit Hamon et François Fillon en 2017, souligne Frédéric Dabi, directeur de l'Ifop. A gauche, où la dispersion des voix a souvent été accusée de provoquer l'élimination du candidat dès le premier tour, le pari de compter sur un vote utile apparait d'autant plus risqué. Les partisans de Jean-Luc Mélenchon ont ainsi par le passé fustigé les autres candidats de gauche, jugés responsables de la non qualification de leur champion au deuxième tour. Que ce soit Benoit Hamon et ses 6,36% en 2017, ou Yannick Jadot (3,34%), Fabien Roussel (1,65%), et Anne Hidalgo (1,26%) en 2022.

A l'heure actuelle, à gauche, "il y a beaucoup de monde en route vers la présidentielle", a constaté lundi sur France 2 le député François Ruffin qui lui aussi "y travaille, avec beaucoup d'amis". "Chacun peut apporter sa pierre", mais, à la fin, "il y a la nécessité que la gauche unie soit unie le plus largement possible". Outre M. Ruffin, parmi les supposés prétendants figurent l'actuel premier secrétaire du PS Olivier Faure, François Hollande, l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, qui a rassemblé les militants de Place publique ce week-end à Paris pour mettre son parti en ordre de marche pour les futures élections, et bien sûr Jean-Luc Mélenchon.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Une "solution inévitable" 

Une candidature commune est "le chemin le plus court vers la victoire", reconnait auprès de l'AFP un député Insoumis, tout en rappelant "qu'il y aurait un candidat Insoumis" en 2027. "Qui croit sérieusement que ce ne serait pas Jean-Luc?", ajoute-t-il, précisant néanmoins que le tribun n'est "pas déterminé à y aller à n’importe quelle condition". 

L'unité jugée nécessaire à gauche pour se qualifier au second tour continue donc de se heurter à la stratégie des Insoumis et à la personnalité de Jean-Luc Mélenchon qui hérissent les autres composantes de la gauche. Mais aussi, souligne Bruno Cautrès, aux nombreuses "divergences de fonds" entre les formations.

La suite après cette publicité

Quoi qu'il en soit, pour M. Lefebvre, "il y aura plein de primaires", même si elles ne seront pas forcément toutes ouvertes à l'ensemble de l'électorat mais restreintes aux militants de certains partis. "Les primaires, c'est une mauvaise solution, mais c'est une solution inévitable", juge-t-il.