Alain Juppé a de nouveau appelé samedi, dans un post de blog, les électeurs à voter au second tour de l'élection présidentielle pour Emmanuel Macron "parce qu'il est le seul le 7 mai à pouvoir éviter à la France le malheur du FN", sans pour autant leur demander d'adhérer à sa personne et à son programme.
La confusion générale. "La trahison de Nicolas Dupont-Aignan, l'attitude ambiguë de Jean-Luc Mélenchon, l'effondrement du PS, les finasseries de certains de mes propres 'amis' politiques ajoutent à la confusion générale sur laquelle prospère le FN", a-t-il poursuivi. "Quand, dans une élection à deux candidats, on veut éliminer l'un, il n'y a pas d'autre solution que de voter pour l'autre. L'abstention ou le vote blanc, c'est un coup de pouce à Mme Le Pen", a écrit le maire de Bordeaux dans un article publié sur son blog intitulé "Non !".
"Il faut choisir". "Je ne vous demande pas pour autant d'adhérer à la personne ou au programme d'Emmanuel Macron. Nous ne le connaissons pas bien. Sa 'nouveauté' séduit, son peu d'expérience des hautes responsabilités inquiète. Quant à son programme, il reste flou et ambigu. Mais il faut choisir", a-t-il estimé, précisant qu'il ne serait pas son Premier ministre ou son ministre. Alain Juppé a "solennellement" appelé les électeurs "à résister à la tentation de tout casser".
"La France court au désastre". Pour le candidat malheureux face à François Fillon à la primaire de la droite pour l'élection présidentielle, "la France court au désastre". "Ce qui paraissait impossible il y a peu de temps encore n'est plus aujourd'hui improbable : Mme Le Pen peut devenir la Présidente de la République française ; à tout le moins le score du Front National au deuxième tour peut dépasser la barre des 40%, voire des 45%, ce qui serait déjà un coup de tonnerre politique", selon Alain Juppé.
"Un séisme géopolitique". L'ancien Premier ministre a estimé qu'une victoire de l'extrême droite provoquerait "un séisme géopolitique", "un désastre économique" avec l'abandon de l'euro, et "une défaite morale". "L'Union européenne, qui peut résister au Brexit et même en tirer profit, ne survivrait pas à un 'Frexit'", a-t-il estimé. Alain Juppé a ainsi prévenu qu'une dislocation de l'UE serait "une menace pour notre sécurité collective", pour l'Alliance atlantique. "Le monde sans l'Union européenne perdrait encore un peu de sa stabilité, en un temps où le mot de 'guerre' refleurit dans certains discours", a-t-il souligné.