Le candidat communiste à la présidentielle de 2022 Fabien Roussel s'est interrogé mercredi à Ajaccio sur "le contenu" d'une éventuelle autonomie de la Corse, réclamée par les nationalistes au pouvoir dans l'île, appelant à "de la transparence" et à "un débat". "Moi, je veux savoir ce qu'il y a dans le statut d'autonomie, quel contenu on y met, à ce statut spécifique. Est-ce un statut fiscal à part ? Un droit social à part ? Un droit du travail à part ?", s'est-il demandé.
L'augmentation du Smic promise s'appliquerait-elle en Corse ?
"C'est tout le débat que l'on doit avoir avec les Corses et c'est aux Corses de dire tout le contenu qu'ils veulent y mettre", a-t-il expliqué, en buvant un café avec quelques militants dans une galerie marchande du quartier populaire des Salines à Ajaccio. "Si demain je suis président de la République et qu'avec une nouvelle majorité nous augmentons le Smic à 1.800 euros bruts et que nous augmentons les pensions à 1.200 euros net, est-ce que, dans le cadre d'un statut particulier pour la Corse, ça s'applique ou pas ? Si demain, je rétablis l'impôt de la solidarité sur la fortune, est-ce que ça s'applique ?", a-t-il demandé.
Attaché à "l'égalité des citoyens", il a estimé qu'"on peut modifier la Constitution et la secouer dans tous les sens, ça ne remplit pas un frigo". "Je suis personnellement favorable à ce qu'il y ait le même droit social et le même droit fiscal pour l'ensemble des citoyens de la République, sur le continent comme en Corse, mais je suis pour pousser le débat, en toute transparence", a-t-il appelé de ses vœux, précisant vouloir "du concret" et souhaitant "parler pognon, flouze, oseille, blé, argent".
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Roussel s'est entretenu avec le président autonomiste Simeoni
"C'est un sujet sérieux et nous, on a toujours défendu le respect et la démocratie des choix qui s'expriment et on a toujours aussi défendu l'attachement de la Corse à la République, c'est dans notre histoire, celle de 1789, de 1943", a également fait valoir celui qui veut "parler franc, sincère" et "incarner une gauche populaire qui parle des problèmes des gens".
Commentant plus tard dans l'après-midi son entretien téléphonique sur le sujet avec Gilles Simeoni, le président autonomiste du conseil exécutif de Corse, le candidat communiste a précisé avoir dit à son interlocuteur qu'il attendrait de "connaître plus en profondeur" ce qu'il y aura dans ce projet d'autonomie pour se prononcer.
"Je n'ai pas à me prononcer pour ou contre"
"Donc en l'état, j'attends de voir, (...) moi je n'ai pas à me prononcer pour ou contre, je veux savoir ce qu'il y a dedans", a-t-il insisté, en précisant que les communistes ont "toujours défendu le respect des choix décidés par les populations": "Donc je m'engage à ce que ce soit les Corses qui disent ce qu'ils veulent et c'est eux qui auront le dernier mot".
Dans la journée, Fabien Roussel avait rappelé avoir signé avec le groupe communiste à l'Assemblée nationale "la défense des langues régionales" ainsi que le soutien au rapprochement en Corse des prisonniers pour qu'ils purgent leur peine "près de leur famille". Fabien Roussel devait conclure sa journée à Ajaccio par un meeting mercredi soir au palais des congrès.