Fillon reprend la main, le match Hamon-Macron, la surprise Asselineau : la semaine en 5 déclarations

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R.Da. , modifié à
PRÉSIDENTIELLE - Chaque vendredi, Europe 1 vous fait revivre les temps forts de la semaine écoulée en cinq citations.

Alors que François Fillon, pressé en fin de semaine dernière de jeter l’éponge par une large partie des élus LR, a réussi à récupérer le soutien du parti, Benoît Hamon, le candidat socialiste, reste à la traîne dans les sondages et doit faire face aux ralliements d'élus PS à Emmanuel Macron. Retour en cinq citations sur la semaine de campagne :

 

" Je confirme une bonne fois pour toutes que je ne serai pas candidat à la présidence de la République "

Le plan B dit "non". Présenté depuis des semaines comme un possible recours à la candidature de François Fillon, Alain Juppé, arrivé à la deuxième place lors de la primaire de la droite et du centre en novembre, est sorti de son silence lundi pour balayer l’hypothèse d’une candidature. Alors que ses soutiens assuraient qu’il "ne se défiler[ait] pas" si François Fillon renonçait de lui-même, le maire de Bordeaux a considéré qu’il était "trop tard" pour lui. Alain Juppé a notamment estimé qu’il n'incarnait plus le "renouvellement que veulent les Français", et qu’il n’était plus en mesure "de conduire le rassemblement à droite", trois mois après sa défaite.

Lors de cette prise de parole jupitérienne et grave, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac a également critiqué l'attitude de François Fillon ces dernières semaines, esquissant un portrait à charge du Sarthois en capitaine obstiné d’une droite à la dérive. "Le déclenchement des investigations de la justice à son encontre et son système de défense fondé sur la dénonciation d’un prétendu complot et d’une volonté d’assassinat l’ont conduit dans une impasse", a déclaré Alain Juppé pour qui "le noyau des militants et des sympathisants LR s’est radicalisé" en suivant le candidat dans sa croisade contre une justice prétendument instrumentalisée. "Quel gâchis !", a-t-il déploré. Une admonestation qui, néanmoins, ne l’a pas empêché d’envoyer vendredi son parrainage à François Fillon.

 

Lire aussi >>> La charge d’Alain Juppé contre François Fillon

 

" Le comité politique, après un large échange, a renouvelé à l'unanimité son soutien [à François Fillon] "

Il reprend la main. Une vingtaine de responsables LR se sont réunis lundi soir au siège du parti dans le 15ème arrondissement, pour "évaluer la situation", après les défections en série autour de François Fillon, décidé à maintenir sa candidature contre vents et marées. À la surprise générale, les ténors de la droite lui ont accordé leur appui. Il faut dire qu’en 48 heures, le député de Paris a vu son ciel s’éclaircir ; après le rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de ses soutiens au Trocadéro dimanche, lundi c’est Alain Juppé qui renoncé à se présenter à la présidentielle, laissant orpheline une très large partie de la fronde des élus LR.

 

 

" Emmanuel Macron n'est pas un candidat de gauche "

De plus en plus seul. Les soutiens de Benoît Hamon ont fait d'Emmanuel Macron une cible prioritaire, mais peinent pourtant a freiner les tentations, voir les ralliements socialistes en faveur du fondateur d'En marche ! Il faut dire que l'ex-frondeur, toujours bas dans les sondages, avec 13% des intentions de vote selon une dernière enquête d’opinion Harris interactive, peine à enclencher une forte dynamique. Après avoir négocié pendant plusieurs semaines un accord avec EELV et tenté d’obtenir le soutien de Jean-Luc Mélenchon, celui qui avait pourtant dominé les débats de la primaire de janvier avec sa proposition de revenu universel poursuit sa campagne dans une relative indifférence, à commencer par celle des caciques socialistes, peu présents autour de lui.

Surtout, les défections en faveur d’Emmanuel Macron, qui talonne Marine Le Pen dans les sondages, se sont accélérées. Après le vallsiste Christophe Caresche la semaine dernière, c’est Bertrand Delanoë qui est sorti de sa retraite mercredi pour se tourner vers l'ancien locataire de Bercy, fustigeant le programme du socialiste, pas assez rassembleur et irréaliste selon lui. Jeudi, les réformistes de l’aile droite du PS ont renoncé in extremis à publier officiellement un appel en faveur de l’ancien ministre de l'Économie après sa diffusion par Le Figaro.fr. "Il y avait encore beaucoup d'hésitations", a confié Christophe Caresche à Libération. Emmanuel Macron pourrait donc continuer d’engranger des soutiens à gauche. Le possible ralliement, dans les prochains jours, de Jean-Yves Le Drian, le populaire ministre de la Défense, serait notamment un joli coup de filet pour l'ancien protégé de François Hollande.

 

 

" Je suis seul à faire campagne contre Le Pen. Il est minuit moins le quart, c’est maintenant qu’il faut se battre "

En Croisade. Il a renoncé à être candidat mais compte bien peser à sa manière dans la campagne présidentielle. En privé, François Hollande s’agace que Benoît Hamon et Emmanuel Macron ne soient pas plus offensifs à l’égard de Marine Le Pen, en tête du premier tour dans la plupart des sondages, selon des confidences rapportées par Le Parisien. Le 27 février, le chef de l’Etat était déjà sorti de sa réserve pour se poser en défenseur de l’administration publique après un discours offensif de Marine Le Pen, fustigeant des fonctionnaires, "à qui un personnel politique aux abois demande d'utiliser les pouvoirs d'Etat pour surveiller les opposants ou organiser à leur encontre des persécutions, des coups tordus ou des cabales d'Etat", selon elle.

Le chef de l’Etat, qui n’entend pas laisser les clefs de l’Elysée à la candidate FN, organise donc la riposte. Après avoir accordé un entretien à six journaux européens pour dénoncer la menace frontiste, lui et Bernard Cazeneuve ont multiplié cette semaine les déplacements dans des terres où le FN a fait d'importants scores aux dernières élections : le Premier ministre était en Lorraine lundi, et François Hollande, dans la Marne mardi, doit aussi se rendre à Vitrolles dans les Bouches-du-Rhône, ancienne municipalité FN.

 

 

" J'entends relever le niveau de cette campagne [...] je ne suis pas là pour animer un spectacle de music-hall "

Surprise de campagne. Son nom ne vous dit peut être rien mais son visage ne vous est pas tout à fait inconnu. Depuis plusieurs semaines, les affiches de campagne de François Asselineau s’étalent dans tout Paris. Avec 524 parrainages récoltés, le président de l’Union populaire républicaine (UPR) est désormais en mesure de briguer l'investiture suprême. La surmobilisation de ses militants, notamment sur Internet, aura finalement porté ses fruits : le candidat décroche vendredi le précieux sésame quand des habitués de la présidentielle, comme Jean-Luc Mélenchon ou Philippe Poutou, n’ont pas encore leur compte.

À 59 ans, cet inspecteur des finances, ancien énarque, qui avait échoué à se présenter cinq ans plus tôt, est notamment passé par les rangs de l’UMP, et fut un temps directeur de cabinet de Charles Pasqua. Partisan d’une sortie de l’UE, François Asselineau est proche également des thèses complotistes, imputant à la CIA à la fois l’émergence de l’Etat islamique et le financement du FN. Dénonçant une "censure médiatique" à son encontre, il a confié au Point :  "Cela fait dix ans que j'ai créé l'UPR et maintenant, tout nous tombe dessus."