Le candidat de la droite à la présidentielle François Fillon a proposé mercredi de fixer la majorité pénale à 16 ans, et non plus à 18 ans, pour lutter plus efficacement contre la délinquance des mineurs après les violences survenues en banlieue parisienne dans le cadre de l'affaire Théo. "Les récents événements survenus en Seine-Saint-Denis et dans d'autres départements de la région parisienne ont montré, une fois de plus, l'implication de nombreux mineurs dans les actes de violence", a-t-il précisé dans un communiqué. "Les habitants des quartiers sont confrontés quotidiennement aux actes de délinquance ou d'incivilité commis par des mineurs qui se savent quasiment intouchables car la loi les protège davantage que leurs victimes", a-t-il ajouté.
"Clémence du système". Selon François Fillon, l'ordonnance de 1945 sur la délinquance des mineurs, bien que modifiée maintes fois, "ne permet pas d'apporter une réponse proportionnée aux actes de délinquance commis par des individus de 16 ou 17 ans". "Souvent multirécidivistes, ils profitent de la clémence du système et des délinquants adultes les utilisent parfois justement parce qu'ils ne seront pas punis avec la même sévérité que s'ils étaient majeurs", a estimé le candidat. Il propose donc d'incarcérer ces jeunes délinquants lorsqu'ils seront condamnés à des peines de prison dans des établissements spécialisés pour mineurs. Il faut "les protéger des contacts avec les prisonniers adultes", a-t-il expliqué.
Une proposition de Sarkozy qui ne figurait pas dans son programme. François Fillon a formulé oralement cette proposition en arrivant mercredi après-midi à Compiègne : "Quand on a 16 ou 17 ans, qu'on attaque un policier, on doit savoir qu'on finira en prison", a-t-il déclaré à la presse, aux côtés du député sarkozyste Eric Ciotti. Un abaissement de la majorité pénale à 16 ans était une des propositions de Nicolas Sarkozy, mais cela ne figurait pas dans le programme de François Fillon.