Arnaud Montebourg sème des petits cailloux sur le chemin de la présidentielle. L'ancien ministre du Redressement productif a lancé lundi lors de sa traditionnelle ascension du mont Beuvray, en Saône-et-Loire, un "appel" aux Français pour leur "proposer dans les mois qui viennent de construire un grand projet alternatif pour la France".
"Peser sur le destin de notre nation". Sans faire officiellement acte de candidature pour la présidentielle de 2017, il a fait un pas de plus vers cette échéance, en lançant "un appel depuis ce mont Beuvray", en Saône-et-Loire, qu'il gravit chaque lundi de Pentecôte, en vue de "proposer dans les mois qui viennent de construire un grand projet alternatif pour la France". Il a ensuite plaidé à nouveau, devant la presse, pour l'organisation de primaires à gauche.
L'ex-ministre reconverti en "entrepreneur" a adressé cet appel "aux économistes, aux entrepreneurs et aux syndicalistes, aux innovateurs, aux chercheurs et aux créateurs, aux scientifiques et aux artistes, aux citoyens engagés et tout simplement aux Français qui souhaitent peser sur le destin de notre Nation et de notre continent".
Qui entourait Montebourg ? Une nouvelle carte postale postée depuis le décor bucolique des collines du Morvan, quelques jours après le passage en force du gouvernement, qui a recouru au 49-3 pour faire adopter en première lecture à l'Assemblée nationale le projet de loi travail, combattu par une partie de la gauche. Arnaud Montebourg était entouré d'environ 200 personnes dont sa compagne, l'ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti, et plusieurs députés socialistes "frondeurs", dont leur chef de file Christian Paul ainsi que les députés Laurent Baumel, Patrice Prat et Philippe Baumel.
Le projet de Montebourg. "Ce projet devra affronter et traiter les problèmes que la classe dirigeante de droite et de gauche esquive depuis des décennies et apporter des solutions nouvelles (...) Ce projet devra tenter de réconcilier, réunifier les deux France: la France qui va bien et la France qui va mal", a insisté l'ancien député de Saône-et-Loire dans un discours d'une demi-heure. "Chacune de ces deux France devra être entendue mais aucune des deux ne devra éviter des concessions à l'autre. Il s'agit de construire des compromis gagnants pour tous (...) Ce projet devra s'inspirer de certaines valeurs. Il ne niera certainement pas ce que nous sommes, nous qui sommes des hommes et des femmes de gauche", a-t-il ajouté.
S'inscrivant dans la lignée de François Mitterrand, Pierre Bourdieu, Franklin Delano Roosevelt ou encore Jean-Baptiste Colbert, Arnaud Montebourg s'est lancé dans une longue anaphore en 12 points sur ce qu'est "être de gauche" actuellement. "Être de gauche", a-t-il notamment lancé, "c'est considérer que le pouvoir politique doit être parfois supérieur au pouvoir économique", "être de gauche, c'est avoir à coeur de défendre sans relâche nos libertés".