La simplification, l'un des nouveaux thèmes de la présidentielle ? Invité de l'entretien de Sonia Mabrouk sur Europe 1, le philosophe Gaspard Koenig a détaillé une partie de son programme, incluant selon lui une nécessaire simplification de l'administration française. Un constat que le candidat a fait sur le terrain : "Cet été, nous avons été parcourir le territoire et faire des réunions sur la question de la simplification." Après avoir recueilli de nombreux témoignages, Gaspard Koenig estime que "ce sujet-là n'est pas abordé depuis Paris, parce qu'il ne touche pas les gens dans leur chair".
Un enjeu de justice sociale
La simplification "est une question de justice sociale" d'après le philosophe, citant l'anthropologue David Graeber, qui assure que "la complexité favorise les insiders, ceux qui sont initiés, à l'intérieur du système et laisse les autres dépourvus dans une situation d'insécurité juridique". Une situation "qui met à mal l'État de droit" d'après lui. "Quand on est proche des centres d'information et de pouvoir, on a toujours une solution pour trouver son fils dans le labyrinthe normatif", assure-t-il, tout en rappelant que le Conseil d'État insiste régulièrement sur l'inflation des normes en France.
Un "sujet féministe"
Cette injustice face aux normes semble davantage toucher les femmes selon le candidat. "C'est souvent dans les couples d'entrepreneurs, dans les couples d'agriculteurs ou dans les couples tout court la femme qui fait la paperasse. Avant les femmes étaient à la couture, maintenant les femmes sont aux CERFA", affirme le candidat du parti "Simple", dont il est le fondateur. D'après lui, le sujet de la simplification est donc "aussi, au fond, un sujet féministe".
Remettre les fonctionnaires sur le terrain
Gaspard Koenig estime aussi que la simplification des normes passe par "remettre les fonctionnaires là où ils sont plus utiles et le plus heureux, c'est-à-dire sur le terrain". Et d'affirmer qu'il y a "à la fois beaucoup trop de gens qui font de la norme", et une absence de services étatiques dans certains territoires de France. Avec "Simple", le philosophe propose notamment d'ouvrir des maisons du citoyen sur l'ensemble du territoire "avec des fonctionnaires qui seront des référents, qui seront des êtres humains et pas des ordinateurs". Pour lui, "la simplification, ce n'est pas seulement la codification du droit, c'est aussi l'autonomie locale". Un véritable projet de société pour le candidat.