Le plan pauvreté que le président Emmanuel Macron doit présenter jeudi s'appuiera sur deux "piliers", la prévention de la précarité, notamment chez les plus jeunes, et l'aide à la réinsertion vers l'emploi, et sera doté de moyens "très élevés", a promis mercredi l'Élysée.
Il s'agit d'une "stratégie très ambitieuse", dotée d'un "montant très élevé" avec "beaucoup de mesures nouvelles", a déclaré un conseiller du chef de l'État lors d'une rencontre avec la presse. Emmanuel Macron doit prononcer jeudi matin un discours très attendu, d'environ une heure au Musée de l'Homme à Paris, dans lequel il doit notamment dévoiler des actions pour "enrayer les inégalités de destin qui se perpétuent de génération en génération".
Tarifs sociaux dans les cantines. En matière de prévention, le plan prévoit d'ouvrir davantage les crèches aux enfants de quartiers prioritaires ou défavorisés - via des bonus financiers aux collectivités -, de créer un fonds pour financer des petits-déjeuners dans les écoles prioritaires ou des tarifs sociaux dans les cantines. Pour les jeunes, l'obligation de formation sera portée de 16 à 18 ans. Des moyens supplémentaires seront attribués aux missions locales pour qu'elles repèrent les décrocheurs du système scolaire, estimés à plusieurs dizaines de milliers, et leur proposent des formations.
La CMU étendue à plusieurs millions de personnes. En outre, le dispositif "garantie jeune", pour les 16-25 ans les plus éloignés de l'emploi, sera étendu à "500.000 jeunes avant la fin du quinquennat", contre 100.000 actuellement. L'État veut par ailleurs trouver des solutions avec les départements pour prolonger le suivi des enfants de l'Aide sociale à l'enfance, qui trop souvent s'arrête net à leur majorité. En matière de santé, la CMU (couverture maladie universelle) sera étendue à plusieurs millions de personnes pour qu'elles bénéficient d'une complémentaire santé.
L'exécutif veut mettre le paquet sur l'emploi. Concernant le "deuxième pilier", l'Élysée promet le "développement massif de dispositifs d'insertion par l'activité économique", considérant que "le retour au travail est le meilleur outil de lutte contre la pauvreté". Chantiers d'insertion, territoires zéro chômeurs, Travail alternatif payé à la journée (Tapaj)... L'ambition est d'étendre ces dispositifs à 100.000 bénéficiaires supplémentaires d'ici 2022 (140.000 aujourd'hui).
L'Élysée vante un "changement radical d'approche". Le président, qui s'était emporté contre 'le pognon de dingue' que représentent les aides sociales, devrait aussi faire des annonces visant à "repenser les minima sociaux", dont le RSA, comme une simplification des démarches pour un meilleur accompagnement. L'Élysée a vanté un "changement radical d'approche" pour passer "d'une logique de prestation monétaire au développement d'accompagnement et d'investissement social" dans un pays qui compte près de 9 millions de pauvres, dont 3 millions d'enfants.