Les syndicats de surveillants de prison ont quitté mardi la table des négociations avec la ministre de la Justice Nicole Belloubet. Ils ont également appelé à poursuivre le mouvement de blocage des établissements pénitentiaires qui dure depuis neuf jours. "Le gouvernement n'a pas pris conscience de l'ampleur" du mouvement dans les prisons, a déclaré Emmanuel Chambaud, secrétaire général adjoint de l'Ufap-Unsa, syndicat majoritaire. FO et la CGT-Pénitentiaire ont également quitté les discussions qui avaient démarré vers 15h30.
Des négociations tendues. Les 28.000 gardiens de prison jugent leur profession dangereuse, mal payée et mal considérée alors que les prisons souffrent d'une surpopulation chronique. Ces préoccupations seront au cœur des discussions entre Nicole Belloubet et les principaux syndicats de la pénitentiaire (Ufap, FO et CGT).
Après l'échec de premières négociations samedi, la ministre s'est personnellement investie pour éteindre cette vaste mobilisation, déclenchée par l'agression de surveillants dans la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) le 11 janvier et attisée, depuis, par une série d'autres incidents violents. Deux surveillants ont été violemment mordus par un détenu et conduits à l'hôpital, mardi matin au centre pénitentiaire de Beauvais.
Nicole Belloubet se dit "toujours ouverte" aux syndicats. La ministre de la Justice a affirmé mardi soir que sa porte était "toujours ouverte" aux syndicats de surveillants de prisons. "La situation de l'administration pénitentiaire et des prisons, elle ne date pas d'il y a six mois, elle date de plusieurs décennies", a rappelé la ministre, très critiquée par l'opposition de droite comme de gauche. Nicole Belloubet a également expliqué avoir mis sur la table "trois types d'indemnités" pour rendre le métier plus attractif, fidéliser les agents et accorder une prime à ceux qui travaillent dans des établissements difficiles.