Nouveau revirement au plus haut sommet de l'État sur la question de l'immigration. Le gouvernement va finalement proposer un projet de loi dès le mois de juillet alors que la Première ministre, Élisabeth Borne, indiquait le mois dernier que la présentation dudit projet devait être reporté. La cheffe du gouvernement évoquait alors l'absence de majorité suffisante pour le voter.
Un retour à la case départ dans laquelle il faut voir la patte d'Emmanuel Macron. Le chef de l'État avait fait de l'immigration une priorité mi-avril, avant que sa Première ministre ne repousse la présentation du projet de loi. Outre la question de la majorité, Élisabeth Borne y voyait également une potentielle source de division au sein du pays.
LR va déposer ses propres propositions de loi sur le sujet
Ce mardi midi, l'Élysée a donc tranché lors du traditionnel déjeuner hebdomadaire entre le président et la Première ministre. Cette dernière a, dans la foulée, appliqué la consigne en recevant à Matignon Olivier Dussopt, Franck Riester et surtout Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, désormais en quête d'une majorité avec LR. Le parti présidé par Éric Ciotti s'apprête d'ailleurs à déposer deux propositions de loi sur l'immigration avec des mesures présentées comme radicales et, surtout, non négociables.
"Aucun revirement", selon Olivier Véran
La relance de concertations pour la présentation d'un nouveau texte sur l'immigration en juillet ne constitue "aucun revirement", a assuré mercredi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. "Il y a une précision sur la méthode et le 'timing', mais aucun revirement", a déclaré le représentant du gouvernement à l'issue du Conseil des ministres.
"Il a toujours été dit que le projet de loi sur l'immigration serait examiné par le Parlement à l'automne. Pour (cela), il faut qu'il ait été présenté en Conseil des ministres avant", s'est-il justifié, en faisant valoir que "septembre (étant) un mois consacré aux élections sénatoriales", "vous arrivez à juillet".
En clair, LR veut contraindre le gouvernement à s'aligner sur ses positions. Une hypothèse que Gérald Darmanin pourrait envisager, au contraire d'Élisabeth Borne, beaucoup plus soucieuse de conserver l'aile gauche de la majorité. Un bras de fer qui pourrait à nouveau être tranché par Emmanuel Macron.