À grands coups de déjeuners ou de dîners, de poignées de mains et de tapes dans le dos avec les députés, Gérald Darmanin se démène depuis plusieurs semaines. Officiellement dans son costume de ministre, afin de faire émerger une majorité capable d'adopter le projet de loi immigration, débattu à partir de ce lundi en commission à l'Assemblée nationale.
Officieusement, pour engranger des soutiens en vue de 2027. Le locataire de la place Beauvau multiplie ainsi les déplacements. "Le terrain, c'est mon bureau", répète-t-il à l'envi. Fidèle à sa stratégie d'occuper l'espace, il ne manque jamais une occasion de rappeler ses origines populaires et revendique de savoir parler au peuple, au sein d’une Macronie parfois jugée hors-sol.
De la politique "à l'ancienne"
Ses partisans comme ses détracteurs s’accordent sur une chose : le ministre de l’Intérieur aime faire de la politique... "à l'ancienne", précisent-ils toutefois. Gérald Darmanin fait de ce projet de loi un défi personnel : montrer qu’obtenir une majorité à l’Assemblée est possible à l’heure où la Première ministre Élisabeth Borne, avec qui les relations sont plus que fraîches, multiplie les 49.3.
Le ministre de l'Intérieur, qui a échoué à ravir Matignon l’été dernier, cajole ainsi les élus, qu'ils soient maires, élus locaux et, donc, députés. Avec l’espoir de pouvoir les compter avec lui à l’avenir. Leur soutien, notamment celui des Républicains, pourrait être précieux en 2027, dans la perspective d’incarner l’après Macron.