François Hollande recadre son ministre de l'Economie. Le président de la République a réagi vendredi soir aux propos d'Emmanuel Macron, qui a estimé dans un peu plus tôt que le statut des fonctionnaires n'était "plus justifiable". Des propos explosifs qui ont aussitôt été tempérés par François Hollande, qui s'est dit "attaché au "statut" des fonctionnaires, lors d'une remise de décorations à la préfecture de Corrèze. "Etre fonctionnaire, ce n'est pas être dans une position figée, ce n'est pas refuser la modernité être fonctionnaire, c'est, au contraire, être toujours capable d'anticiper de prévoir et de servir", a-t-il insisté, poursuivant son éloge de la fonction publique.
"Le fonctionnaire a des droits, le statut, et a des devoirs". "Et c'est la raison pour laquelle le fonctionnaire a des droits, le statut, et a des devoirs et qu'il doit en permanence s'adapter, évoluer et être capable d'être au meilleur pour être au service du public", a enchaîné François Hollande. Et si l'on "demande plus aux fonctionnaires", c'est, selon lui, "parce qu'ils ont un statut et qu'ils doivent être, dans une période où les contraintes budgétaires sont connues, capables d'une permanente évolution, d'une continuité" pour "assurer la continuité de l'Etat".
Des propos explosifs. "On va progressivement entrer dans une zone - on y est déjà d'ailleurs - où la justification d'avoir un emploi à vie garanti sur des missions qui ne le justifient plus sera de moins en moins défendable", a lancé ainsi le jeune ministre vendredi matin, en marge d'un débat public au think tank "En temps réel", un centre de réflexion de centre gauche. Des propos explosifs qui ont été tenus en "off", comme on dit dans le milieu journalistique. Autrement dit elles n'ont pas vocation à être publiées dans les médias. Sauf que ce cercle est composé de membres dont certains sont journalistes, lesquels ont retranscrit les propos du ministre.