Psychodrame chez Les Républicains sur le vote des expatriés

© DOMINIQUE FAGET / AFP
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Margaux Baralon et Aurélie Herbemont , modifié à
RIFIFI - Nicolas Sarkozy est revenu, mardi soir, sur le vote par Internet des Français de l'étranger pour la primaire à droite, déclenchant un véritable tollé chez les candidats.

Le coup de pression a fonctionné. Mardi soir, Nicolas Sarkozy a fait changer les modalités de vote des Français de l'étranger pour la primaire de la droite et du centre. Celui-ci devait se faire électroniquement, ainsi que le préconisait la Commission d'organisation de la primaire. Mais lors d'un bureau politique auquel ni Alain Juppé, ni François Fillon, ni Bruno Le Maire n'ont participé, le président des Républicains a fait rejeter, par 43 voix sur 47, le scrutin par voie électronique au profit d'un vote papier classique.

Un moyen de réduire le corps électoral. Officiellement, il s'agit, selon un communiqué du bureau politique, de "respecter, comme pour l'élection présidentielle elle-même, le principe constitutionnel du maintien de l'égalité des citoyens devant le vote". Mais les équipes des différents candidats en lice y voient surtout un moyen, pour Nicolas Sarkozy, de réduire le corps électoral des Français de l'étranger. Il est en effet parfois très compliqué pour les expatriés, compte tenu de leur éparpillement géographique, de se déplacer jusqu'à un bureau de vote.

"Pourrir la primaire". Depuis mercredi, donc, les esprits s'échauffent. Les équipes d'Alain Juppé, François Fillon, Bruno le Maire et Hervé Mariton, ont saisi la Haute autorité chargée du bon déroulement de la primaire pour se plaindre du passage au vote papier. La réponse de l'instance indépendante ne s'est pas fait attendre. En milieu de journée, elle a rappelé qu'elle-même préconisait le vote par Internet en raison de "difficultés propres à l'organisation" du scrutin à l'étranger. Entre les sarkozystes et les autres, le torchon brûle. Les premiers arguent que "les candidats n'avaient qu'à pas sécher le bureau politique" tandis que les seconds accusent le président des Républicains de vouloir "pourrir la primaire et avoir le moins de votants possible".

Nouvelle décision dans 15 jours. De leur côté, les élus de l'Assemblée des Français de l'étranger ont diffusé un communiqué pour dénoncer un "déni de démocratie". Quant aux expatriés, ils se plaignent sur les réseaux sociaux de ne pouvoir voter lors du scrutin interne de novembre.

Pour éteindre la contestation, le bureau politique des Républicains réexaminera donc dans deux semaines les conditions du vote pour les Français de l'étranger. Et il y a fort à parier que cette fois, les candidats ne pratiqueront pas la politique de la chaise vide.