ADRIAN DENNIS / POOL / AFP 19:05
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Le prince Philip, époux de la reine d’Angleterre Elisabeth II, est décédé vendredi à l’âge de 99 ans. En 1991, il s’exprimait en français au micro de Jean-Pierre Elkabbach, sur Europe 1, en tant que président du WWF. Et revenait sur ses engagements en faveur de la protection de l’environnement.
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Toute sa vie, il fut le mari de. Le prince Philip, époux de la reine d’Angleterre Elisabeth II, n’a pourtant pas uniquement accompagné sa femme dans ses devoirs de souveraine. Le duc d’Edimbourg, mort vendredi à l’âge de 99 ans, s’était également beaucoup engagé pour une cause : l’écologie. Au point de fonder et devenir le premier président de la branche britannique du Fonds mondial pour la nature (WWF) en 1961. En 1991, il se confiait sur ses engagements en faveur de l’écologie au micro de Jean-Pierre Elkabbach, sur Europe 1. 

"Le changement du climat, c’est la faute des humains"

À cette époque déjà, le prince Philip pointait les dégâts causés par les activités humaines sur la nature. "Le plus dangereux", estimait celui qui présidait alors le WWF, c’est "l’augmentation de la population". "On a besoin de manger, de place pour habiter, pour l’agriculture. Le changement du climat est dû à l’augmentation de la population. La désertification, c’est la faute des humains, ce n’est pas un phénomène naturel."

 

Le prince consort appuyait notamment sur la nécessité de protéger les "forêts naturelles, les endroits humides" et de mettre en place "des zones protégées". "En Afrique et au Brésil", pointait-il dans un bon français, "80% des espèces sont concentrées dans les zones humides". Le WWF œuvrait alors pour protéger les habitats naturels des pandas en Chine, des tigres en Inde ou encore des singes tamarins au Brésil. "Cela protège aussi toutes les espèces qui partagent l’habitat" de ces animaux, se félicitait le duc d'Edimbourg.

Autre combat : obtenir des "conventions internationales sur la pêche" dans les eaux internationales où, à l’époque, "on peut utiliser toutes les technologies, pêcher tous les poissons, et rien n’est contrôlé". Le prince Philip souhaitait également que les agences internationales qui viennent en aide aux pays pauvres accordent plus d’importance "aux projets de conservation de la nature". "C’est plus difficile pour les pays pauvres de le faire", estimait-il, "car la priorité est toujours donnée à la santé, l’éducation ou le logement".

Mobiliser "tout le monde"

Surtout, le prince consort soulignait déjà l’importance de mobiliser massivement sur le sujet de l’écologie. "Cela progresse, beaucoup plus de gens ont entendu parler des problèmes. Mais tous ne se sentent pas également concernés." Selon lui, "on a besoin des poètes, des dramaturges et des musiciens pour promouvoir la protection de la nature. C’est aussi important de susciter l’intérêt des religions. Il ne faut pas engager uniquement les scientifiques et les amoureux des animaux, mais tout le monde."

Tout le monde au-delà, aussi, des clivages politiques, "les communistes comme les réactionnaires [sic]". "Si cela devient électoral", estimait alors le prince Philip, "cela deviendra quelque chose qui divise. Et j’aimerais que cela ne divise pas, que tout le monde ait la même volonté de protéger [l’environnement]."

La reine Elisabeth partageait-elle cet engagement écolo ? Pas vraiment, à en croire la réponse un brin amusée de son époux sur Europe 1. "Elle n’est pas contre. Elle a assez à faire."