Que se passe-t-il vraiment dans la tête d’Emmanuel Macron ? Depuis sa réélection le 24 avril dernier, le chef de l’État peine à retrouver l’allant du premier quinquennat. Absence d’état de grâce, majorité relative à l’Assemblée nationale, à l’Élysée, les visiteurs s’interrogent sur le moral du président, au moment où les crises s’accumulent. Selon plusieurs proches, Emmanuel Macron n’a plus la combativité qu’il avait il y a encore quelques mois.
Une forme d'usure mentale ?
Pour caractériser l’état d’esprit du président, un poids lourd du gouvernement parle d’une forme d’usure mentale, conséquence de sa perte de capitale politique. "Il n’est plus dedans", résume ce confident du chef de l’État. Lui qui aimait tant convaincre, artisan du grand débat en 2019 en réponse aux manifestations des "gilets jaunes", serait ainsi lassé de ses déplacements auprès des Français, qu’il juge peu reconnaissants à son égard.
Même les conseils des ministres n’auraient plus ses faveurs. "Écouter ses ministres parler, ça le gave", lâche même un membre du gouvernement, au point qu’Emmanuel Macron a confié, sur le ton de la légèreté, s’interroger sur l’utilité de ce rendez-vous hebdomadaire.
Son adrénaline, il la trouve plus que jamais dans la gestion de crises, seule issue pour laisser une trace de son second mandat, depuis que le centre de gravité du pouvoir s’est déplacé à l’Assemblée nationale.
"Au fond, Marine Le Pen va finir par passer"
Pas simple en effet de passer d’une majorité absolue et disciplinée à une majorité relative, qui ne cache plus ses envies d’autonomie. Des libertés que s’octroient également les prétendants à sa succession : Bruno Le Maire, Gérald Darmanin ou Édouard Philippe. Pourtant tous redevables du chef d’orchestre Macron, ils n’hésitent plus à jouer leur propre partition en vue de 2027.
Emmanuel Macron laisse étonnamment faire, davantage préoccupé par l’ascension de Marine Le Pen. "Au fond, elle va finir par passer", a-t-il ainsi confié, résigné, à son entourage. Le président de la République réfléchit déjà à la suite. L’un de ses proches l’imagine bien lancer, après 2027, une fondation pour l’Europe ou le climat.