En marge du Salon du Bourget, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, accueille ce lundi 18 ministres européens de la Défense à Paris. Au sujet des discussions, le projet d'Emmanuel Macron de créer une défense aérienne de l'Union Européenne. Les Européens veulent prendre leurs distances vis-à-vis de l'OTAN et donc des États-Unis. La guerre en Ukraine force Bruxelles à revoir sa stratégie militaire dans le ciel.
Quid de la lutte anti-drones ?
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Europe conserve la suprématie de son espace aérien, ce qui l'a conduit à délaisser les questions de défense solaire. Or, désormais, les États-majors européens conviennent de quelques lacunes dans leur système de défense aérien notamment d'ordre capacitaire. Par exemple, aucun système d'arme européen n'est capable de tirer des missiles de longue portée.
La guerre en Ukraine pose également la question de la lutte anti-drones. Est-il bien raisonnable de dépenser 100.000 euros pour neutraliser un seul drone qui a coûté à peine 10.000 euros à la fabrication ? La France souhaite un nouveau cadre stratégique sur ces questions, soutient-on au ministère des Armées.
Un bras de fer avec les Allemands
Le débat est très sensible avec les Allemands, qui viennent de signer pour quatre milliards d'euros l'acquisition d'un bouclier antimissiles israélien. Berlin entend prendre les rênes de la défense aérienne du Vieux Continent. Comme pour tenter de minimiser l'initiative française sur le sujet, la Chancellerie fédérale n'a pas envoyé ce lundi à Paris son ministre de la Défense mais un secrétaire d'État chargé de l'équipement.