Jeudi, le Premier ministre Michel Barnier a annoncé sur France 2 une hausse d'impôts temporaire pour les plus grandes entreprises françaises. Il a cependant réfuté l'idée d'un "choc fiscal", expliquant que cette contribution serait limitée à certaines entreprises et à une période définie.
300 entreprises concernées par la hausse d’impôts
Michel Barnier a précisé que seules les entreprises réalisant plus de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires seraient concernées par cet effort fiscal exceptionnel. Selon le Premier ministre, 300 entreprises sont directement visées par cette mesure, qui s’inscrit dans une stratégie visant à réduire la dette publique tout en limitant les impacts sur la majorité des entreprises françaises.
Cette hausse d’impôt sera temporaire, et sa durée exacte sera précisée dans la législation à venir. "Ce sera un an, peut-être deux ans", a déclaré Michel Barnier.
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Pas de nouveaux impôts pour la majorité des entreprises
Le chef du gouvernement a insisté sur le fait qu’il n’y aurait pas de nouveaux impôts pour la quasi-totalité des entreprises françaises, notamment les petites et moyennes entreprises (PME). Sur les 4 millions d'entreprises en France, seules les plus grandes seront donc soumises à cet effort temporaire. Pour les autres, l'accent sera mis sur une révision des aides et des charges sociales. Ces réformes viseront à mieux ajuster les aides, notamment pour éviter qu'elles ne constituent des "trappes" sur les bas salaires, un problème récurrent dans le paysage fiscal français, selon Michel Barnier.
En parallèle, le gouvernement prévoit également une contribution exceptionnelle des ménages les plus aisés, avec l’objectif de récupérer 2 milliards d’euros. Cette mesure concerne les personnes ayant des revenus annuels très élevés, à commencer par les couples avec un revenu fiscal supérieur à 500 000 euros par an. Michel Barnier a rappelé que cet effort s’inscrit dans le prolongement d’un dispositif fiscal sur les très hauts revenus instauré par François Fillon et Nicolas Sarkozy. Le gouvernement actuel prévoit d’y ajouter une nouvelle contribution temporaire pour renforcer la participation des plus fortunés à l’effort national.
Réduction des dépenses publiques
Dans le cadre de son plan de réduction de la dette, Michel Barnier a souligné que deux tiers des efforts porteront sur la réduction des dépenses publiques. Cette démarche, qualifiée de "très dure" par le Premier ministre, se traduira par plusieurs mesures, dont la fusion de certains services publics et la non-remplacement des fonctionnaires qui ne sont pas en contact direct avec les citoyens.
Il a également évoqué une révision des aides à l’apprentissage, estimant que ces dispositifs pourraient être mieux ciblés pour optimiser les dépenses. Un autre secteur visé par cette stratégie est celui des transports sanitaires, avec l'idée de rationaliser les dépenses tout en maintenant un service de qualité.