C'était la surprise du remaniement. La nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture. Mais l'ancienne élue LR, exclue après avoir rejoint le camp présidentiel, ne cache pas non plus ses ambitions pour les municipales de Paris en 2026. Face aux critiques, notamment de la gauche, la ministre de Culture dénonce un "mépris de classe". Mais "ce n'est pas la question", estime Alain Finkielkraut. Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, le philosophe et écrivain considère que "cette nomination prouve que la culture n'est pas le premier des soucis" du gouvernement.
Rachida Dati "est pour le gouvernement une prise de guerre"
"Il y a longtemps que le poste de ministre de la Culture n'est pas confié à un ami ou une amie des arts, des lettres et de la philosophie. Nous sommes très loin d'André Malraux et je ne sais pas grand-chose de Rachida Dati. Ce que je sais, c'est qu'elle est pour le gouvernement avant tout une prise de guerre. Avoir une ministre importante venue du camp des Républicains pour affaiblir ce camp, c'est un calcul qui a sa légitimité. Mais cela n'a strictement rien à voir avec la culture", regrette Alain Finkielkraut.
Selon Alain Finkielkraut, les reproches devraient être faits à Emmanuel Macron qui a "constitué ce gouvernement", et non à Rachida Dati. Pour le philosophe, le ministère de la Culture a "commencé à sombrer dans le tout culturel" avec Jack Lang, qu'il qualifie toutefois de "ministre de la Culture flamboyant". "Ceux qui ont le souci de la culture n'en ont rien à faire depuis longtemps du ministère de la Culture", conclut-il au micro du Grand Rendez-vous.