Sa proposition de loi pour juguler la haine sur Internet doit être votée définitivement ce mercredi à l'Assemblée, mais c'est un autre combat que s'apprête à mener Laetitia Avia. La députée LREM de Paris est épinglée par le média en ligne Mediapart. Dans un article, certains de ses anciens assistants l'accusent de racisme, d'humiliations et de harcèlement. Cinq ex-collaborateurs, pour des témoignages accablants. Ils expliquent avoir subi des humiliations au quotidien et révèlent "un fossé entre les valeurs que l'élue défend publiquement et ce qu'ils ont constaté en travaillant à ses côtés. La députée a pour sa part annoncé qu'elle allait porter plainte en diffamation, parlant "d'accusations mensongères" et de "manipulation".
Elle est accusée de tenir des propos racistes et homophobes
Ses anciens assistants mettent notamment en avant la situation d'un salarié d'origine asiatique, "bouc émissaire" de la députée selon eux. L'une confie : "Elle l'appelait parfois 'le Chinois' ou reprenait des clichés racistes pour parler de lui". Mediapart publie des échanges sur la messagerie Telegram. Laetitia Avia écrit notamment "Tu es un faux Chinois, tu ne maîtrises pas Mac [les ordinateurs]".
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Autre accusation, des sorties déplacées sur les homosexuels. En avril 2018, juste après avoir voté un amendement en faveur des réfugiés LGBT, la députée écrit un SMS à ses assistants : "On a voté l'amendement des PD".
Laetitia Avia se défend sur ce point sur Twitter. "C'est l'expression qu'utilisait mon ex-collab, lui-même homosexuel, pour désigner cet amendement que j'ai soutenu".
Ses anciens collaborateurs font également état d'harcèlement et de sollicitations permanentes, y compris les week-ends. "Je suis une députée exigeante envers mes collaborateurs, car ils sont bien payés. Dès qu’il me reste de l’argent sur mon enveloppe, je leur verse des primes. Je valorise leur travail", a répondu Laetitia Avia au média en ligne. "Aucun ne s'est jamais plaint de harcèlement. Presque tous m'ont sollicitée après leur départ, pour me demander des conseils, des recommandations, ou simplement me donner de leurs nouvelles - bien loin du tableau mensonger dépeint par l'article de Médiapart", dit-elle encore.
Une plainte en diffamation "dans les prochains jours"
L'élue parisienne dénonce "des bouts de messages privés, tronqués, détournés et décontextualisés". Son avocat annonce déposer plainte en diffamation "dans les prochains jours". "Je n'ai jamais été raciste ou homophobe. Au contraire, mon parcours politique n'a pour raison d'être que la lutte contre le racisme et toutes les discriminations", se défend-elle sur Twitter évoquant "des bouts de messages privés (...) tronqués, détournés et décontextualisés".
"C'est de la manipulation honteuse, animée par un seul objectif : me nuire et porter atteinte à mon combat politique", dénonce également l'élue en se justifiant sur l'un des exemples évoqués par Médiapart.