François Hollande réapparaît, pour une cause qui lui tient visiblement à cœur : celle du rapatriement des enfants de djihadistes retenus en Syrie. Mardi matin, à son bureau parisien, l'ancien chef de l'État a reçu des parents, des frères et des sœurs de Français partis combattre en Syrie pour l'État islamique.
"Un enfant n'est pas responsable de ses propres parents"
Jusqu'à présent, la France fonctionne au cas par cas : cinq orphelins sont revenus le 15 mars et une fillette de 3 ans le 27 mars. "Un enfant orphelin de nationalité française n'a rien à faire dans un pays étranger, et il doit être rapatrié. Un enfant n'est pas responsable de ses propres parents. Pas besoin de faire du cas par cas, sauf à savoir si l'enfant est véritablement orphelin", a déclaré François Hollande.
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"Après, il y a la question des enfants avec leurs mères. Là, cela suppose qu'un principe général soit fixé, mais je ne vois pas d'autres méthodes que le cas par cas. Cela suppose de savoir si les mères veulent revenir en France, dans quelles conditions le faire, ou si elles acceptent que leurs enfants puissent rentrer séparément, ce qui est très difficile. Je pense qu'il faut engager des démarches et faire en sorte que celles qui veulent revenir et qui n'ont pas commis d'actes susceptibles d'être judiciarisés en Irak ou en Syrie, puissent rentrer", exhorte l'ancien président.
"Je voudrais qu'une voix s'élève, parce qu'on est face à un silence des pouvoirs"
De cette discussion, les familles sont visiblement sorties satisfaites. Soraya, dont la sœur et le neveu sont retenus dans un camp surpeuplé du Kurdistan syrien, est heureuse d'être enfin entendue. "J'ai peur pour cet enfant et pour ma sœur. Je voudrais qu'une voix s'élève, parce qu'on est face à un silence des pouvoirs", avance-t-elle. Comme les autres familles, Soraya attend de François Hollande qu'il impulse des actions concrètes en faveur du rapatriement.
Pour Hervé, qui peine à obtenir des nouvelles de sa petite fille, orpheline depuis le mois de mars, il y a urgence à accélérer les procédures. "Les conditions de vie sont extrêmement difficiles. Parmi les enfants, il y a des morts tous les jours. Ils souffrent de maladies, de malnutrition… Ce combat pour le rapatriement, je le mène pour ma petite fille, mais aussi pour toutes les familles qui sont dans le même cas que moi." Et même si ces enfants sont rapatriés en France, "ce n'est que le début du combat", affirme Hervé. Les familles devront encore lutter pour obtenir leur garde.