elisabeth borne 2:16
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Gauthier Delomez , modifié à
Sur Europe 1 jeudi matin, la ministre du Travail, Élisabeth Borne, est revenue sur la proposition portée par la gauche de réduire le temps de travail à 32 heures. La ministre a déploré un débat "totalement décalé car les Français travaillent moins que d'autres pays".
INTERVIEW

La réduction du temps de travail n'est pas une solution à l'étude pour Élisabeth Borne. Invitée sur Europe 1 jeudi matin, la ministre du Travail s'oppose à la proposition des 32 heures portée par la gauche en déplorant "un débat totalement décalé car les Français travaillent moins que d'autres pays". La ministre s'appuie sur des études, notamment celle de la Dares, dépendante de son ministère, qui prouvent que le temps de travail en France est inférieur sur une année par rapport à d'autres pays. Le temps de travail, "c'est un enjeu de compétitivité et donc de création d'emplois", affirme-t-elle au micro de Sonia Mabrouk.

"Je vois surtout des salariés en temps partiel qui souhaiteraient travailler davantage"

Selon Emmanuel Duteil, chef du service économique d'Europe 1, l'étude de la Dares (la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques, NDLR) montre que la France est le troisième pays où l'on travaille le plus. "C'est sur la semaine", reprend Élisabeth Borne. "Il faut regarder les choses sur toute l'année et l'ensemble de la vie professionnelle", étaye la ministre du Travail pour appuyer son propos.

Pour Élisabeth Borne, la question du temps de travail est fondamentale pour la compétitivité, la création d'emplois, "et c'est aussi un enjeu de financement de protection sociale". Il est inenvisageable de réduire ce temps, et notamment à 32 heures comme le propose la gauche 20 ans après les 35 heures. "Je trouve que c'est très décalé. On travaille moins que d'autres pays", insiste-t-elle. "Les salariés, j'en vois surtout qui sont à temps partiel et qui souhaiteraient travailler davantage. Donc, je pense que ce débat sur les 32 heures et la réduction du temps de travail est totalement décalé", persiste la ministre. "C'est un enjeu de pouvoir d'achat."

Toutefois, Élisabeth Borne ne remet pas en cause la productivité des Français : "On est effectivement productifs. Mais le fait qu'on travaille moins sur une vie professionnelle est un enjeu de financement de notre protection sociale. Et les Français y sont très attachés", poursuit la ministre. D'après une enquête d'Eurostat, la France est l'une des nations européennes les productives, devant l'Allemagne.