C’est la principale crainte des syndicats. La réforme du rail, supposée préparer l’ouverture du secteur à la concurrence, va-t-elle aboutir à une privatisation de la SNCF ? La SNCF "restera une société publique", a assuré fin mars devant le Sénat Élisabeth Borne, la ministre des Transports. "Je les accuse de préparer la privatisation, c’est ça qui est prévu !", lui a rétorqué dimanche Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, au micro du Grand Rendez-vous d’Europe 1/Cnews/Les Échos. Il estime notamment que le gouvernement applique "une feuille de route, celle de la Commission européenne".
Le cas GDF. "Aujourd’hui, le changement de statut de la SNCF est la conséquence du changement de statut de la société qui va gérer la SNCF. Le but est la privatisation du rail", assure l’élu. Et de citer l'exemple du gaz. "Ils nous ont fait le même coup avec GDF. En effet, on ne touche pas à la part de l’État mais on inclut la société dans une autre. GDF a été inclus dans Suez, l’Etat a tenu sa parole et n’a pas vendu une seule action, mais dorénavant le privé est majoritaire et depuis que GDF est privatisé, le gaz coûte plus cher qu’avant", souligne-t-il.
"La privatisation est un pillage". "Le rail a été nationalisé parce qu’avant il était privé et ça ne marchait pas. C’était la pagaille !", rappelle-t-il encore. "La privatisation est un pillage. Deuxièmement, ça coûte plus cher. Troisièmement, ça fonctionne plus mal et quatrièmement, ça comporte un principe immoral : c’est que tous les jours, les gens vont monter dans le train et payer des royalties à une société privée. Pour quelle raison ?", a encore dénoncé Jean-Luc Mélenchon.