La réforme des retraites était au menu d’un dîner à l’Élysée ce mercredi soir. Autour du président : Élisabeth Borne, des membres du gouvernement, et des responsables de toutes les composantes de la majorité. Après 15 jours d'une bataille rangée au sein de la macronie sur le calendrier et la méthode, cette réunion a permis de clarifier les intentions de l’exécutif. Avant une journée nationale de mobilisation syndicale, la Première ministre a annoncé ouvrir un nouveau cycle de concertations autour de la réforme des retraites, dans la perspective d'adopter un projet de loi "avant la fin de l'hiver".
"On s’y engage en toute bonne foi"
La base des discussions, c’est celle posée par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle à savoir un recul progressif de l'âge légal de départ de 62 à 65 ans d’ici 2031. "On est sincère sur cette concertation, on s’y engage en toute bonne foi", souligne un participant au dîner à l’Élysée.
"On fait le choix du dialogue et de la concertation" avec les partenaires sociaux et les partis politiques, a déclaré la Première ministre, avant une journée nationale de mobilisation syndicale, ajoutant souhaiter "une entrée en vigueur de la réforme à l'été 2023".
Un PLFSS rectificatif ou amendement ?
S’agissant de la méthode : "Si le dialogue fonctionne, un projet de loi de financement rectificatif de la Sécurité sociale sera présenté au mois de décembre avec un vote au Parlement à la fin de l’année ou au plus tard début 2023", ajoute-t-il. "À défaut, si on voit que les discussions n’ont aucune chance d’aboutir, il n’y aura alors aucune raison d’attendre et nous déposerons immédiatement un amendement au budget de la Sécurité sociale", prévient un poids lourd de la macronie.
Ces deux hypothèses permettront quoi qu’il arrive à l’exécutif de brandir le 49-3 sans difficulté en cas de blocage, puisque le recours à cet article de la Constitution est illimité pour faire passer les textes budgétaires.