Alors qu'une vaste journée de mobilisation est prévue pour 5 décembre prochain, la colère des syndicats ne faiblit pas contre la réforme des retraites. Le passage à un système par points hérisse notamment Yves Veyrier, le secrétaire général de Force ouvrière. "On brandit chaque fois la question des régimes spéciaux, mais là, ce qui disparaît, c'est le régime général, pour l'ensemble des salariés. Et avec lui les 25 meilleures dernières années" dans le calcul des pensions, a-t-il expliqué lundi sur Europe 1.
"On ne gère qu'en fonction de l'obligation de faire des économies"
"Du côté du gouvernement, on commence à percevoir que cette réforme ne passe pas comme ils le croyaient. La réforme n'apparaît pas plus simple, pas forcément plus juste", veut croire le syndicaliste. "J'ai un désaccord de fond avec le principe même d'un régime par points. Demain, les gouvernements géreront les paramètres du système en fonction de contraintes budgétaires, financières. On ne gère, depuis très longtemps, plus qu'en fonction de l'obligation de faire des économies."
Quant à savoir si une grève, forcément pénalisante pour les usagers, notamment de la RATP en Île-de-France, est un bon moyen d'action ou pas, Yves Veyrier estime qu'elle n'est pas l'objectif principal de Force ouvrière, qui ne s'y résout qu'en dernier recours. "Notre objectif, c'est de se faire entendre. Depuis le début, on a expliqué toutes les raisons [de nos désaccords]. Publiquement, je n'ai jamais été contredit. On ne peut pas me reprocher de ne pas avoir prévenu."