Après l'Assemblée nationale, puis le Sénat, place à la Commission mixte paritaire. Le texte de la réforme des retraites souhaitée par le gouvernement poursuit son itinéraire parlementaire, malgré la forte opposition de la gauche et le scepticisme d'une partie de la droite autour du projet de loi.
Dès jeudi prochain, le texte sera de nouveau voté par les députés. Mais en attendant ce vote, très "incertain" reconnaissent les élus du groupe Renaissance, "tout est possible", assure au micro d'Europe 1 Valérie Rabault. Le gouvernement souhaite encore éviter l'utilisation du 49.3, mais leur majoritaire relative complique la situation.
"Ils veulent passer en force"
"Le fond du fond, c'est qu'ils veulent faire passer une réforme contre laquelle une majorité de Français est contre. Donc, ils veulent passer en force, et ils vont utiliser les outils de la Constitution, qui sont à leur disposition", juge la vice-présidente de l'Assemblée nationale. "Mais, nous aussi, nous utiliserons la résistance que nous permet la Constitution", poursuit la députée PS du Tarn-et-Garonne.
Mais le scepticisme d'une partie des élus de la droite n'a pas manqué d'interpeller Valérie Rabault : "Ce que je constate, c'est que chez Les Républicains (LR), il y a des hésitants parce qu'ils se rendent bien comptent que même s'ils étaient d'accord avec le recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans, toutes les annonces du gouvernement sont bidons", estime-t-elle.
"Mensonge" du gouvernement
Par exemple, "il y a aujourd'hui 200.000 personnes sur les 800.000 qui partent chaque année à la retraite, qui partent avec moins de 1.000 euros par mois. Le gouvernement leur a fait croire qu'ils auraient désormais 1.200 euros par mois. Et en fait, sur les 200.000, vous allez avoir entre 10.000 et 20.000 personnes qui seront concernées par la mesure", s'alarme-t-elle, dénonçant "un gros mensonge que nous avons découvert" explique la députée socialiste.
De quoi troubler une partie des LR, mais aussi des membres de la majorité ou proche de cette dernière, qui ont annoncé ne pas voter la réforme, à l'instar de l'ancienne ministre de l'Écologie, Barbara Pompili.