Selon le ministère de l’Intérieur, près de 1,3 million de personnes ont manifesté ce mardi dans toute la France, un record contre une réforme sociale depuis 1984. Le mouvement de contestation s’ancre clairement dans le pays et son ampleur se confirme. Un peu partout en France, la mobilisation contre la réforme des retraites s’intensifie… y compris dans les petites villes et les villes moyennes. Deux nouvelles dates de manifestations ont été annoncées par les syndicats les 7 et 11 février. Pour autant, le camp présidentiel ne se dit pas impressionné et se montre toujours inflexible.
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Une mobilisation fruit d'une colère générale
La situation devient tout de même préoccupante pour l’exécutif, avec un premier point particulièrement inquiétant pour la macronie : il y a plus de monde dans la rue mais moins de grévistes. C’est bien le signe que la colère ne concerne pas uniquement l’écume syndical habitué aux mouvements sociaux.
Autre marqueur important, de nombreuses personnes ont manifesté pour la première fois depuis longtemps. Il y a donc davantage de profils non syndiqués et peu ou pas politisés dans les cortèges. S’agissant des revendications, elles expriment une colère générale qui dépasse le cadre de la réforme des retraites. La mobilisation cristallise autour d’elle les difficultés du moment comme l’inflation et les rancœurs contre le président.
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Une stratégie qui laisse peu de portes de sortie
Or, dans cette configuration, difficile pour Emmanuel Macron d’apporter des réponses politiques. Il a en réalité très peu de marges de manœuvre. Les deux seules portes de sortie - c’est-à-dire retirer la réforme ou bouger sur les grandes lignes - ne sont pas envisagées une seconde car elles précipiteraient le second quinquennat dans l’inertie.
L’idée est donc tenir au maximum en misant sur un débouché non pas dans la rue, mais au Parlement. Ce qui est loin d’être acquis avec la majorité relative, sachant que tout passage en force jetterait de l’huile sur le feu.