Des élections marquées par un fort désintérêt des Français. Après un taux d'abstention historique au premier tour des élections régionales, le sursaut de participation n'aura sans doute pas lieu ce dimanche. Selon les chiffres officiels, elle se situe autour des 66% à 20h. La participation des quelque 48 millions d'électeurs appelés aux urnes dimanche s'établissait à 20h à environ 33% en France métropolitaine, au même niveau qu'au premier tour, et bien en dessous des 55,57% de 2015. Découvrez tous les résultats de ce second tour région par région.
Les principales informations à retenir :
- Le taux de participation à 20h s'établissait à environ 33%
- Valérie Pécresse (Libres !) est réélue en Île-de-France
- En PACA, Renaud Muselier (LR) a remporté son duel face à Thierry Mariani (RN)
- Le RN ne remporte aucune région
- En métropole, tous les sortants sont réélus
Valérie Pécresse (Libres !) l'emporte en Île-de-France
La présidente sortante de la région Île-de-France Valérie Pécresse (ex-LR, Libres!) l'emporte largement au second tour des élections régionales devant la liste d'union de la gauche portée par l'écologiste Julien Bayou, selon des estimations de deux instituts de sondage. Valérie Pécresse obtiendrait entre 45,5 et 44,1% des voix, Julien Bayou (EELV/PS/PCF/LFI/Générations) entre 32,5 et 34,6%, le RN Jordan Bardella entre 11,8 et 11,5%, et le LREM Laurent Saint-Martin entre 10,5 et 9,5%, selon les estimations des instituts Ifop-Fiducial pour TF1-LCI et Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France et LCP.
Lors de sa première allocution post-victoire, Valérie Pécresse a assuré qu'elle sera "la présidente de tous les Franciliens". "Cette victoire elle est belle parce que comme en 2015 rien n'était écrit. Nous avons fait baisser le RN, l'extrême droite. Par notre clarté, nous avons fait gagner les forces de droite et du centre dans une région où la majorité a engagé cinq ministres", a-t-elle ajouté avant de conclure son discours par un "vive l'Ile-de-France, vive la République et vive la France".
Renaud Muselier (LR) l'emporte en PACA
La liste de droite, alliée à LREM, du sortant Renaud Muselier (LR) a largement remporté dimanche le duel du second tour des élections régionales en Paca, avec 56,8% à 57,7% des voix contre celle de Thierry Mariani, privant le RN de toute victoire dans ce scrutin. Renaud Muselier qui était resté seul en lice contre le candidat du RN après le retrait de la liste d'union de la gauche de l'écologiste Jean-Laurent Félizia, est crédité de 56,8% par l'Ifop, 57% par Elabe, 57,2% par Harris interactive et 57,7% par Ipsos Sopra-Steria, selon leurs premières estimations.
"Ce soir j'ai gagné et nous avons gagné", a déclaré le président sortant. "Je remercie toutes les personnes qui sont allées voter aujourd'hui. Vous avez décidé de faire cause commune face au péril de l'extrême droite."
Victoire de Xavier Bertrand (LR) dans les Hauts-de-France
Le président sortant (ex-LR) des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, sort largement vainqueur au second tour des élections régionales dans les Hauts-de-France, devant le candidat RN Sébastien Chenu et la tête de liste de l'union de la gauche Karima Delli. Xavier Bertrand remporterait entre 52% des voix selon l'institut de sondage Opinionway pour Cnews et 53% selon Ipsos/Sopra Steria, loin devant Sébastien Chenu, crédité entre 25,6% (Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions/Radio France/LCP) et 26% (Opinionway). La candidate EELV/PS/LFI Karima Delli est annoncée entre 21,4% (Ipsos/Sopra Steria) et 22% (Opinionway).
Déjà en campagne pour 2022, le vainqueur s'est dit prêt à aller à "la rencontre de tous les Français", soulignant que pour "redresser notre pays il y a un préalable : le rétablissement de l'ordre et du respect".
Laurent Wauquiez vainqueur en Auvergne-Rhône-Alpes
Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, est sorti vainqueur du deuxième tour des élections régionales, loin devant la candidate d'union de la gauche Fabienne Grébert et la tête de liste RN Andréa Kotarac, selon plusieurs estimations. Laurent Wauquiez arrive en première position à 55,9% selon les instituts Ifop/Fiducial et Ipsos/Sopra Steria et 55% selon Opinionway. Fabienne Grebert est annoncée entre 32% (Opinionway pour Cnews) et 33,2% (pour Ifop/Fiducial pour TF1/LCI), devant M. Kotarac, estimé entre 10,9% par Ifop/Fiducial et 13% selon Opinionway.
"La victoire de ce soir c'est la victoire d'un cap clair. Celui du respect de la parole donnée", a estimé Laurent Wauquiez dans une brève allocution dimanche soir. Avec ce score, le président sortant s'assure une majorité confortable à la région, dépassant largement son score au 2e tour de 2015 (40,6%). Arrivée en deuxième position, l'écologiste Fabienne Grébert fait désormais figure d'opposante numéro un à la région. Menant une liste commune avec la socialiste Najat Vallaud-Belkacem et la communiste Cécile Cukierman, la tête de liste EELV a salué "un des meilleurs scores cumulés des écologistes et des forces de gauche en France".
"L'écologie a démontré sa capacité à fédérer, à rassembler, à s'imposer comme la première force alternative à la droite extrême et à l'extrême droite, et nous sommes aussi la seule force à être capable de faire reculer le Rassemblement national", a-t-elle estimé, jugeant que Laurent Wauquiez avait "siphonné les voix de l'extrême droite", car aujourd'hui "les digues ont sauté entre la droite républicaine et l'extrême droite".
Carole Delga (PS) largement en tête en Occitanie
La présidente sortante de l'Occitanie Carole Delga est arrivée dimanche largement en tête du deuxième tour des élections régionales devant le candidat RN Jean-Paul Garraud et la tête de liste LR Aurélien Pradié, selon une estimation. Carole Delga obtient 57,8% des voix contre 23,9% pour Jean-Paul Garraud et 18,3% pour Aurélien Pradié, selon une estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions/Radio France/La Chaîne parlementaire. "Courage, proximité et bon sens, guident notre action. Ce résultat m'honore et m'oblige. J'en mesure la portée et la puissance", a déclaré dimanche soir Carole Delga lors d'une intervention empreinte de solennité, sans triomphalisme.
Elle a salué les électeurs d'une "région qui refuse la fatalité et le déterminisme, qui fait reculer l'extrême-droite". "Ici en Occitanie, nous incarnons cette gauche plurielle, écologiste et citoyenne", a-t-elle ajouté.
Sur l'emblématique place du Capitole à Toulouse, des dizaines de militants et proches de Carole Delga ont laissé éclater leur joie, arborant de grands sourires et se prenant dans les bras à l'annonce des premières estimations.
Jean Rottner (LR) remporte une quadrangulaire en Grand Est
Le président sortant Jean Rottner (LR) est arrivé dimanche en tête de l'élection régionale en Grand Est, à l'issue d'une quadrangulaire, qui consacre le recul du Rassemblement national et l'arrivée des écologistes dans l'hémicycle régional, dans un contexte de forte abstention (69%). Comme au premier tour, Jean Rottner se classe en tête du scrutin, accentuant son score avec 39% des voix selon les premières estimations. A la barre depuis 2017 de cette vaste région rassemblant Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne, le président sortant avait obtenu 31,15% des voix au premier tour.
Le candidat RN, Laurent Jacobelli, subit un revers cuisant, arrivant en deuxième position avec 27,1% des voix, alors que des sondages l'avaient donné vainqueur en cas de quadrangulaire. En 2015, Florian Philippot, sous l'étiquette du FN, avait recueilli 36% des votes. A la tête d'une liste d'alliance EELV-PS-PC, Eliane Romani termine troisième avec 21,1% des suffrages, en progression de sept points. Cette orthophoniste libérale permet aux écologistes d'entrer au Conseil régional du Grand Est, alors qu'ils n'avaient pas atteint le second tour il y a six ans.
"Je suis satisfait du résultat, mais je reste modeste quand je vois l'abstention", a déclaré Jean Rottner. "C'est le signal d'une crise démocratique, il faut retrouver un équilibre entre un Etat central et les gouvernements locaux que nous sommes. On n'a jamais vu une recentralisation aussi forte depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir. Nous demandons d'aller dans le sens inverse".
Alain Rousset (PS) l'emporte en Nouvelle-Aquitaine
Le PS Alain Rousset, 70 ans et en poste depuis 23 ans, remporte son cinquième mandat à la tête de la Région Aquitaine puis Nouvelle-Aquitaine alors que le Rassemblement national devient "pour la première fois, le premier parti d'opposition". Selon les résultats provisoires du ministère de l'Intérieur sur les deux-tiers des votes, M. Rousset frôle les 40% (39,96), Edwige Diaz (RN) 20,52%, le LR et ex-maire de Bordeaux Nicolas Florian 13,92%, l'écologiste Nicolas Thierry 12,98% et en 5e position de ce scrutin à cinq listes, la MoDem et ministre Geneviève Darrieussecq 12,63%.
"Je ressens de la fierté et de la responsabilité. De la fierté car le bond de dix points est d'une telle importance. Et de la responsabilité de devoir gérer la plus grande région de France", a réagi M. Rousset depuis sa permanence. Il s'était auparavant félicité, sur France 3, d'un score qui "nous donne une stabilité de la majorité". Le nouvel élu s'offre en effet la majorité absolue de ce nouveau conseil (au total 183 élus). Cette situation est d'autant plus confortable que les négociations d'entre-deux tours, houleuses, avaient échoué avec EELV, qui faisait partie de l'ancien exécutif.
Christelle Morançais (LR) l'emporte largement en Pays de la Loire
La présidente sortante de la région des Pays de la Loire, Christelle Morançais (LR), l'emporte largement au second tour des régionales, devant l'écologiste Mathieu Orphelin, selon une estimation d'un institut de sondage. La tête de liste LR obtiendrait 46,3% des suffrages, loin devant la liste d'union de la gauche de Matthieu Orphelin (34,6%). Les candidats Hervé Juvin pour le Rassemblement National et François de Rugy pour LREM/MoDem recueilleraient respectivement 10,8% et 8,3% selon un sondage de l'institut Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France et LCP.
Marie-Guite Dufay (PS) l'emporte en Bourgogne-Franche-Comté
La présidente socialiste sortante de Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, a été largement réélue, dimanche, avec 42,2%, devant LR (24,1%) et le RN (23,97%), selon des résultats partiels sur plus de 97% des bulletins dépouillés, tandis que la liste LREM, dont le maintien avait suscité des critiques, ne franchit pas la barre des 10%. "Le rassemblement de la gauche est payant", a déclaré Mme Dufay, précisant cependant qu'il s'agit d'une "élection locale". "Il faut laisser chaque chose à sa place", a-t-elle averti.
"La gauche a un avenir", a-t-elle ajouté. "Il faut simplement qu'elle soit incarnée", a estimé la tête de liste âgée de 72 ans, présidente de région depuis 2008 (d'abord à la tête de la Franche-Comté puis de la région fusionnée dès 2015). Marie-Guite Dufay avait déjoué les sondages en arrivant en tête du premier tour devant le RN (26,5% contre 23,2%). Mais elle avait refusé la main tendue de la liste LREM du maire marcheur de Nevers, Denis Thuriot, préférant passer une alliance avec EELV et obtenant le soutien de formations à la gauche du PS.
Denis Thuriot était arrivé quatrième au premier tour, avec 11,7%, décidant de se maintenir malgré les critiques. Il n'arrive pas à franchir la barre des 10% au second tour, avec 9,71% selon les résultats partiels.
"Tout n'est pas négatif", a-t-il cependant estimé, rappelant que, "si je m'étais retiré, la majorité présidentielle ne serait pas représentée" au conseil régional. "Il ne faut pas mélanger les élections", a-t-il répondu, interrogé sur la possibilité que ces régionales préfigurent la présidentielle de 2022.
Le nationaliste Gilles Simeoni l'emporte en Corse
Le président autonomiste sortant du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, l'a emporté dimanche au second tour des régionales avec 39,7% des voix, devant Laurent Marcangeli, le maire d'Ajaccio et tête d'une liste d'union de la droite (32,1%), selon une estimation. Jean-Christophe Angelini, à la tête de la liste PNC-Corsica Libera, arrive troisième avec 15,2% des voix, devant Paul-Felix Benedetti, à la tête du parti indépendantiste radical Core in Fronte, qui a obtenu 13% des suffrages, selon une estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévions/Radio France/La Chaîne parlementaire.
Hervé Morin (centre-droit) s'impose en Normandie
Le sortant Hervé Morin (Les Centristes), soutenu par la droite, s'est imposé au second tour des élections régionales en Normandie avec 44,2% des voix, devant la socialiste Mélanie Boulanger, alliée aux écologistes (25,9%), selon une estimation. Le RN Nicolas Bay est arrivé à la troisième place avec 20,1% des voix, devant le LREM Laurent Bonnaterre (9,8%), selon une estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions/Radio France/La Chaîne parlementaire.
"C'est bien-sûr une vraie satisfaction avec la déception bien entendu de la participation", a réagi le vainqueur sur l'antenne locale de France 3, l'abstention en Normandie étant proche des 67%.
Huguette Bello (divers gauche) victorieuse à La Réunion
Huguette Bello, à la tête d'une liste d'union de gauche, a remporté dimanche la région Réunion avec 51,85% des voix face au président de région sortant Didier Robert (Dvd), avec une abstention moins importante qu'au premier tour (53,44%). Huguette Bello, maire divers gauche de Saint-Paul (ouest de l'île), arrivée en deuxième position au premier tour des régionales le 20 juin (20,74%), derrière Didier Robert, avait fusionné sa liste avec celles de la maire PS de Saint-Denis, Ericka Bareigts, arrivée troisième (18,48%) et du divers gauche Patrick Lebreton (7,78%).
"Je remercie infiniment l'ensemble des co-listiers de la liste d'union que je conduis.(...) je n'oublie pas non plus ceux des listes du premier tour qui ont dû se désister pour permettre cette union et la victoire des forces du rassemblement", a déclaré Mme Bello, à l'antenne de la réunion Réunion la 1ère. Ce résultat permet à Huguette Bello de rafler 29 des 45 sièges. Elle est la deuxième femme à être élue présidente de région sur cette île de l'océan indien. Margie Sudre (sans étiquette), secrétaire d'Etat à la Francophonie de Jacques Chirac, avait occupé ce poste de 1993 à 1998.
François Bonneau (gauche) vainqueur en Centre-Val de Loire
Le président sortant François Bonneau, à la tête d'une liste de gauche, a remporté dimanche le second tour des élections régionales en Centre-Val de Loire, selon une première estimation. Avec 38,5% des voix, il a devancé la liste RN d'Aleksandar Nikolic (22,7%) et celle LR-UDI de Nicolas Forissier (22,7% aussi), au coude-à-coude, devant le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau (16,1%), selon une estimation Ipsos Sopra Steria.