La présidente sortante de l'Ile-de-France Valérie Pécresse (Libres!, ex-LR) a conservé dimanche la région capitale en devançant très largement, lors d'une quadrangulaire pourtant risquée sur le papier, la liste d'union de la gauche menée par l'écologiste Julien Bayou. Valérie Pécresse, qui avait quitté LR en 2019 après avoir fondé son mouvement Libres!, a été réélue comme tous les sortants en France métropolitaine, à l'issue du second tour des élections régionales. Un échec aurait sonné la fin de sa carrière politique, avait-elle affirmé.
Avec entre 45,5% et 44,1% des voix, selon les estimations, c'est un triomphe pour l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy qui a posé un nouveau jalon vers une éventuelle candidature à l'élection présidentielle, question prudemment éludée au cours de la campagne.
"Une équipe de France de la droite et du centre a émergé"
"Ce soir, une équipe de France de la droite et du centre a émergé dans les régions. (...) J'y prendrai toute ma part", a déclaré Valérie Pécresse lors d'une allocution à son QG. Ses adversaires de gauche l'avaient notamment ciblée sur ce point. "L'Ile-de-France n'est pas un marchepied", avait fustigé jeudi Audrey Pulvar, candidate soutenue par le PS et qui a comme Clémentine Autain (LFI/PCF) rallié Julien Bayou (EELV), arrivé en tête de la "primaire" de la gauche au premier tour, dans une liste de fusion.
L'argument n'a pas suffi, comme l'union des trois gauches, dont le total au premier tour (34,27%) avoisinait pourtant celui de la présidente sortante (36,18%), qui avait de son côté pris le risque d'écarter d'entrée une alliance avec LREM.
"Nous avons fait baisser le Rassemblement national"
La "dynamique" née de l'accord de fusion, selon Julien Bayou, n'a pas eu lieu, le secrétaire national d'EELV échouant à au moins 10 points derrière, alors que la participation est en hausse d'environ 2 points - autour de 33% - par rapport au premier tour.
Comme au premier tour, le RN subit un recul, Jordan Bardella terminant avec entre 11,8% et 11,5% des voix quand son prédécesseur Wallerand de Saint-Just affichait 14% en 2015. "Nous avons fait baisser le Rassemblement national", s'est félicitée Valérie Pécresse.
Le résultat est tout aussi décevant pour le candidat LREM Laurent Saint-Martin, qui comptait cinq ministres sur ses listes, et qui récolte entre 10,5% et 9,5% des voix, soit moins qu'au premier tour (11,79%). "Dans les prochaines semaines, je mettrai sans attendre à l'oeuvre nos engagements de campagne", a promis Valérie Pécresse.
Sa volonté d'organiser un référendum sur le changement d'affectation d'une voie sur le périphérique parisien, annoncé par la mairie de Paris qui veut la réserver aux transports en commun et à l'auto-partage, promet un bras de fer avec la maire PS de Paris Anne Hidalgo, autre potentielle candidate à la présidentielle.