Alexandre Benalla sort du silence. L'ancien garde du corps d'Emmanuel Macron se confie dans un livre, "Ce qu'ils ne veulent pas que je dise" (chez Plon), disponible jeudi en librairies. Dans cet ouvrage de 280 pages, Alexandre Benalla revient sur son passage aux côtés du chef de l'État, et donne sa version des événements de la place de la Contrescarpe. Il en profite, au passage, pour régler ses comptes avec certains fonctionnaires qui, selon ses mots, ont voulu le faire tomber à cause de la réforme de la sécurité de l'Élysée, sur laquelle il travaillait. Alexandre Benalla révèle aussi quelques anecdotes savoureuses. Europe 1 en a sélectionné quatre, à partir des bonnes feuilles publiées mercredi par la magazine Le Point.
Quand Emmanuel Macron actionne par erreur une alarme alors qu’était sous la douche
Alexandre Benalla raconte quand Emmanuel Macron a actionné par erreur un signal d’alarme alors qu’il était… sous la douche. Une équipe armée et casquée, aussitôt alertée, se présente alors devant les appartements privés du chef de l’État. Mais Brigitte Macron, qui ne comprend pas les raisons de cette agitation, refuse de laisser entrer les gendarmes. "Après de longues palabres, Brigitte laisse le chef de l'unité passer la tête dans l'entrebâillement de la porte et apercevoir de loin le président, qui le rassure d'un sonore 'Tout va bien'".
L’exfiltration de Macron des locaux de la Provence
Alexandre Benalla revient aussi sur l’un de ses faits d’arme : l’exfiltration du candidat Macron des locaux du quotidien régional La Provence, à Marseille, alors qu’il était encerclé par une centaine de taxis venus manifester. "Emmanuel Macron passe le premier par l'échelle et grimpe sur le toit. Il s'est mis à pleuvoir, ça glisse. Je reste attentif, il ne faudrait pas qu'il tombe maintenant. (…) Moins de deux minutes plus tard, tout le monde s'entasse dans les voitures qui filent vers le parc des expositions. Mission accomplie".
La polémique du bus de l’équipe de France
Le rôle d’Alexandre Benalla a été critiqué dans une autre polémique : celle du bus de l’équipe de France, au lendemain du titre de champion de monde, le 16 juillet 2018. Les centaines de milliers de spectateurs, massés le long des Champs-Elysées, n’avaient pu voir les Bleus que pendant quelques minutes, le véhicule fonçant à toute allure vers l’Elysée. Alexandre Benalla nie avoir donné l’ordre d’accélérer, et reporte la faute sur le chauffeur du bus. "Le chauffeur appuie un peu fort sur l'accélérateur. A plusieurs reprises, je lui demande de ralentir. Il relâche un peu la pression, puis remet les gaz dès qu'il peut. Ce gars doit avoir rendez-vous chez le dentiste et il a peur d'être en retard. Ce passage éclair laisse derrière lui des supporteurs frustrés", assure-t-il.
"Le fusible utile du pouvoir"
Alexandre Benalla raconte l’appel passé à Ismaël Emelien, l’ancien conseiller spécial du président, pour l’informer de sa convocation dans les locaux de la police, au 36 quai des Orfèvres, le 20 juillet 2018. Il estime, amer, avoir été "le fusible utile du pouvoir". "Des erreurs ont été commises évidemment, par moi, c'est certain, mais il semble malgré tout que j'aie le dos bien large. Et je suis loin d'être le seul responsable de ce naufrage. Je suis le fusible utile du pouvoir", écrit-il.